Suite à la décision du 19 décembre 2018 de la Commission européenne d’autoriser l’importation dans l’UE d’un maïs génétiquement modifié de Monsanto/Bayer destiné à l’alimentation humaine et animale, les eurodéputés Eric Andrieu et Marc Tarabella ont décidé d’adresser une question parlementaire prioritaire à l’exécutif européen, dans laquelle ils demandent des explications.
Selon les deux eurodéputés socialistes, cette autorisation aurait, en effet, été donnée en dépit de risques potentiels pour la santé qui n’ont pas été pris en compte ou dûment évalués par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
Ce maïs transgénique produit six toxines Bt. Or, des découvertes scientifiques récentes font état du risque substantiel de ces toxines pour le système immunitaire. Ce maïs dispose, en outre, d’une résistance plus forte au glyphosate. Il peut donc être pulvérisé avec des doses importantes d’herbicides pouvant amener une charge supérieure en résidus. Or, selon l’EFSA, les données ne sont pas suffisantes pour tirer des conclusions sur la sécurité de ces résidus.
Les députés européens estiment ainsi que « l’évaluation des risques liés à ce produit a été lacunaire.»
Pour l’eurodéputé belge Marc Tarabella : « Une fois de plus la Commission européenne s’assoit sur les Traité et le principe de précaution », se référant à l’article 191, paragraphe 2, du Traité sur le fonctionnement de l’UE qui stipule que « la politique de l’Union dans le domaine de l’environnement vise un niveau de protection élevé et « est fondée sur les principes de précaution et d’action préventive ».
Eric Andrieu, Président de la Commission PEST, estime, de son côté, que « Cette décision va à l’encontre de la refonte du système d’autorisation des pesticides proposée par la Commission elle-même et adoptée par le Parlement européen le 11 décembre dernier ». Avant d’ajouter: « C’est une décision incompréhensible qui nous replonge trois ans en arrière ! », faisant ainsi référence à la controverse sur le glyphosate.
Les eurodéputés demandent à Bruxelles de suspendre cette autorisation face aux risques encourus pour la santé des 500 millions d’Européens. La Commission européenne dispose de trois semaines pour répondre aux deux parlementaires.
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