Le monastère Notre-Dame de la Compassion de Martigné-Briand fut fondé en 1961 à côté de Martigné-Briand, dans la région angevine.
Dans leur bel habit beige, la vingtaine de soeurs bénédictines partagent leurs journées entre leur sept offices (le premier est à 5h25 du matin !) et des temps de travail. Parmi ces activités, il y a la cuisine, l’hôtellerie et l’accueil des hôtes de passage, bien sûr, mais aussi de la poterie, la confection d’icônes religieuses, l’entretien de leur immense jardin, et la confection d’une ribambelle de produits artisanaux avec les fruits et légumes de leur potager… Petit tour d’horizon de ce petit havre de paix.
Petit tour du propriétaire avec une soeur.
Un monastère dans un ancien château !
Dans le paysage monastique français, le monastère de Martigné-Briand est assez jeune : il va bientôt fêter (en 2021) les 60 ans de sa fondation !
Ce qui n’empêche pas les soeurs de s’être installées dans un bâtiment beaucoup plus ancien. La communauté vit en effet dans l’ancien « Château de la Barre », qui servait de défense avancée au château de Martigné-Briand.
Avant la venue des soeurs, le château a servi de clinique dans les années 30, puis s’était transformé en centre de prévention pour jeunes après la seconde guerre mondiale. Pour aider les soeurs dans leurs travaux, de nombreuses équipes des jeunes européens (hollandais, espagnols, allemands), les “compagnons bâtisseurs”, se rendaient chaque été pour apporter leur pierre à l’édifice.
Aujourd’hui, si la plupart de la bâtisse a été rénovée, certaines parties datent encore du XVIe siècle ! Pour conserver le cachet originel des lieux, tout a été pensé pour que la nature reste omniprésente . Par exemple, les bâtiments sont cerclés d’un grand jardin et d’un bois, et de grandes baies vitrées disséminées un peu partout permettent à la lumière naturelle d’éclairer les soeurs dans leurs activités. L’église a même été aménagée dans l’ancienne grange, ce qui permet d’admirer sa très belle charpente en bois.
Les pionnières de l’écologie monastique
L’un des atouts du monastère, nous l’avons dit, est le grand jardin des soeurs. Depuis le départ à la retraite de leur jardinier Bernard en 2015, et dans le sillage de l’encyclique écologique Laudato Si du pape François, les soeurs sont même passées à la permaculture pour entretenir leur domaine, sous la houlette de soeur Claire.
Et puisque ce jardin fait plus de 2000m2, le travail ne manque pas ! Un bois, un verger de 75 pommiers et 50 poiriers, une farandole d’arbre fruitiers (pêchers, fraisiers, framboisiers, cerisiers, plants de tomates, etc…) et de légumes dans leur potager : carottes, rhubarbe, potirons, courges… et même des choux et des salades ! Quelques soeurs se sont même rendues à une session de formation à la permaculture à l’abbaye du Bec-Hellouin, ouverte à toutes les abbayes, qui sont de plus en plus nombreuses à se convertir à ce procédé.
La permaculture consiste à reproduire le fonctionnement des écosystèmes naturels. Concrètement, cela veut dire que les soeurs n’utilisent pas d’engrais ou de pesticides artificiels. Elles essayent le moins possible de déplacer la terre, ou encore mélangent ensemble des plantes qui se favorisent mutuellement. Elles ont mis en place un système de culture potagère venu tout droit d’Afrique, l’aménagement du potager et de son compost en « trou de serrure ». Cette disposition garantit un arrosage limité des plants, et permet une plus grande production sur de petites surfaces, tout en dépendant moins de la nature des sols. L’eau de vaisselle peut aussi être récupérée pour alimenter l’ensemble des cultures en nutriments.
Pour attirer certains insectes utiles aux cultures et repousser les nuisibles, une des sœurs s’est ainsi amusée à faire un hôtel à insectes. Des poules et deux ânes permettent également de maintenir ce petit écosystème stable.
Une partie des fruits et légumes ainsi cultivés est destinée à la consommation personnelle des soeurs, et pour leurs hôtes. L’autre partie est transformée en délicieuses confitures, chutneys, gelées et confits, pour notre plus grand plaisir !
Une ribambelle de confiture et chutneys artisanaux
Gelée à l’Anglaise, gelée de Romarin, confiture de poivrons, confit d’oignons aux raisins… Les soeurs réalisent une multitude de produits en se basant sur des recettes traditionnelles.
Leurs confitures sont ainsi faites à l’ancienne, sans pectine artificielle. Pour la remplacer, elles n’utilisent que de la pectine naturelle (par exemple grâce au citron). Elles sont bien sûr garanties sans colorant ni conservateur ! Tous les fruits sont cuits par petite quantité (3 à 6 kg de fruits à la fois), suffisamment longtemps, et dans de grands chaudrons en cuivre, dans la cuisine des soeurs. Le top du top !
À l’exception des fruits exotiques, tous les fruits et légumes viennent directement du jardin. Ils sont tous cueillis à maturité afin de préserver le goût du fruit. Les confitures varient donc selon les saisons et les cueillettes : églantines, poires à la vanille, cerises noires à l’agenaise, fruits rouges, oui encore pommes à l’orange…
Et pour en profiter ?
Pour ceux qui n’habitent pas à coté, retrouvez les produits du monastère de Martigné Briand sur la boutique monastique en ligne.
Sinon, n’hésitez pas à vous rendre sur place pour rencontrer les soeurs et découvrir leur jardin, il est ouvert à la visite ! Vous pourrez aussi passer à la boutique pour acheter leurs délicieux produits artisanaux. Leur adresse : Monastère des Bénédictines, 1 place Robert d’Abrissel, Martigné Briand, 49540 Terranjou
Article écrit en collaboration avec Divine Box, le spécialiste des produits monastiques et des bières trappistes
Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2019 dépêche libre de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine