Richard Ferrand, le Président LREM de l’Assemblée nationale a bloqué d’autres journalistes sur Twitter dont le compte de Breizh-info. Guillaume Tatu, journaliste qui vient de porter plainte contre Richard Ferrand, n’est donc sans doute pas le seul, loin s’en faut, à se retrouver dans cette situation qui, en tant que journaliste, l’empêche d’être informé et d’informer la population.
Selon son avocat, un millier de personnes expliquent avoir été bloquées par Richard Ferrand, dont plusieurs journalistes. Une plainte groupée est donc possible.
De plus en plus d’élus, de tous bords, ont tendance ces derniers temps à bloquer leurs opposants sur les réseaux sociaux. Et cela alors qu’il s’agit, dans le cas de Richard Ferrand, comme dans le cas du député Paul Molac par exemple, qui nous a aussi bloqué, d’un compte public, et d’une personnalité publique.
Il n’y a pas de précédent en France pour ce genre de plainte. La justice française va donc devoir se pencher sur la question pour la première fois. « Nous posons une simple question de droit : est-ce qu’une personne publique possédant un pouvoir politique, qui utilise Twitter comme un média à temps plein, peut empêcher un citoyen, et surtout un journaliste, d’accéder à son compte ? », explique à 20 Minutes Me Arash Derambarsh, l’avocat de M. Tatu.
Ce dernier intervenait également sur RT, dans un entretien plus long dans lequel il explique les raisons de cette plainte, inédite.
Guillaume Tatu, proche de la France Insoumise, dénonce « une restriction à sa liberté d’être informé » et « une discrimination fondée sur des opinions politiques » après avoir été bloqué depuis septembre 2018.
Car oui, il en va de la liberté d’expression et le droit d’être informé.
Représenté par Maître Arash Derambarsh, j’ai décidé de déposer plainte contre Richard Ferrand. cc @Arash https://t.co/WOeCVbHW3v— Guillaume Tatu (@GTatu) 5 janvier 2019
Si la Justice lui donnait raison, cette affaire pourrait bien aller loin, très loin, eu égard du nombre de politiques qui bloquent sur Twitter dès lors qu’ils n’apprécient pas une ligne éditoriale, un commentaire, des arguments auxquels ils ne peuvent répondre.
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