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Ferenc Almássy : « L’Europe centrale veut écrire l’Histoire » [Interview]

Vu de France, il semblerait qu’une crise majeure couve en Hongrie. Mais qu’en est-il réellement ? Est-ce que les médias français mainstream sont réellement honnêtes dans leur traitement de l’actualité lorsqu’il s’agit d’une Europe centrale dont les dirigeants sont les seuls en Europe à refuser le modèle multiculturel, multiethnique imposé en Occident.

Pour en savoir plus, nous avons interrogé Ferenc Almássy, le patron du Visegrad Post,  média francophone sur l’actualité des pays d’Europe centrale et de l’Est.

Quelle est la situation en Hongrie ? En Roumanie ? Comment ces peuples voient-ils les élections européennes à venir ? Réponses ci-dessous.

visegrad

Breizh-info.com : Vous avez récemment fait une analyse de la situation hongroise. Quelle est-elle aujourd’hui ? Orban est-il menacé ? Qui sont ses principaux opposants ?

Ferenc Almássy : La situation n’a pas changé depuis la mi-décembre. L’opposition libérale hongroise – Jobbik inclus, ce parti anciennement de droite radicale devenu un parti centriste et libéral-libertaire – inspirée par l’exemple des gilets jaunes – sur la forme – et par Alinsky et Popovic (des théoriciens de l’action militante), et encadrée par des cadres de partis et d’ONG liés aux réseaux de George Soros, s’efforce de faire entrer dans la durée les manifestations et la contestation du gouvernement de Viktor Orbán.

Leur but est de déstabiliser le pouvoir, saboter dans la durée le travail de Viktor Orbán et surtout, pour eux, maintenir la légitimité de leur existence politique.

Mais pour le moment, cela ne prend pas. Et il y a peu de chance que cela prenne. Samedi 5 janvier, ils étaient à peine 10.000 à Budapest, alors qu’ils étaient 15.000 le 16 décembre. Et ça, ce sont leurs « grandes manifestations unitaires ». En avril, après le succès écrasant de Viktor Orbán lors de sa deuxième réélection consécutive, ils étaient entre 80 et 100.000 à exprimer leur mécontentement. Donc, même par rapport à ce que l’opposition pourrait mobiliser, c’est très faible. Et je ne parle même pas des centaines de milliers de personnes que Viktor Orbán a mobilisées avant les élections, dans le froid et sous la pluie, pour montrer le soutien dont il jouit.

Cette opposition est essentiellement militante. C’est tout le contraire des Gilets jaunes si vous voulez : ici, ce sont les partis politiques d’opposition et les syndicats qui dirigent le mouvement. Un mouvement qui mobilise très faiblement et seulement en centre-ville, et dont 80% des Hongrois jugent négativement les actions parfois violentes – on reste cependant dans une violence très minime, et surtout symbolique.

Ces opposants professionnels qui appellent au « changement de régime » ne mettent donc pas en danger Orbán ; tout au plus comme je l’ai dit ils pourraient réussir à saboter certaines mesures, mais surtout, scinder la société hongroise en deux ; ça, ils ont réussi à le faire. Une parti du pays sombre dans la haine d’Orbán sous l’impulsion de l’opposition.

Mais je crois profondément que ce sont les motivations économiques et sociales qui sont les vrais moteurs des révoltes. Or, si en Hongrie aussi certains sont des perdants du système, la très grande majorité du pays voit depuis 2010 – retour d’Orbán au pouvoir – sa situation économique et sociale connaître une amélioration sans précédent dans l’Histoire du pays. La grogne purement idéologique de l’opposition ne pourra donc pas faire basculer le « régime d’Orbán ».

Visegrád

Breizh-info.com : On sent une véritable guerre de l’information entre médias occidentaux anti orban, et les autres …en Hongrie, comment cela se passe-t-il médiatiquement ?

Ferenc Almássy : En effet, la guerre médiatique est féroce contre le gouvernement d’Orbán. La pluie de mensonges, calomnies, anathèmes, exagérations ne connaît pas de répit. Même mes collègues du Courrier d’Europe centrale, qui couvrent l’actualité de la région en français, mais ont un prisme de lecture très différent politiquement parlant, sont souvent obligés, bien malgré eux, de défendre Viktor Orbán et la réalité factuelle lorsque leurs collègues occidentaux leur rendent visite pour rédiger leurs papiers déjà préconçus et hostiles au gouvernement hongrois, par principe.

Une bonne illustration de cette guerre de l’image est l’écho qu’ont trouvé les manifestations de l’opposition dont je parlais plus tôt : alors qu’elles sont insignifiantes et sont désapprouvées par 80% de l’opinion hongroise, on lit dans la presse occidentale mainstream qu’Orbán est mis à mal… mais aussi que la police est violente ou que les députés hongrois sont victimes de répression.

Je ne peux qu’inviter les lecteurs qui s’interrogent sur ces questions à lire mon analyse publiée sur le Visegrad Post le 20 décembre et intitulée « La Hongrie en crise ? » J’y montre un certain nombre de ces manipulations.

En Hongrie, la presse a une liberté de ton beaucoup plus importante qu’en France. Ce qui est désolant, à mon sens, c’est qu’il n’y a que deux pôles – c’est toutefois mieux qu’un seul, comme en République française. Un pôle pro-Orbán, qui chante les louanges du gouvernement – et ne le critique que lorsqu’il n’est pas assez sévère avec des opposants couverts de subventions d’État par copinage et réseautage – ;  et un pôle anti-Orbán, qui a annihilé la qualité intellectuelle de l’opposition en réduisant toute critique, idée et projet à « tout sauf Orbán », éructant de haine et de mépris de classe et sombrant dans la production grotesque de fake news – ce qui arrive aussi, mais moins, du côté de la presse orbanienne.

Il y a donc une presse mainstream dans le monde occidental qui est de façon écrasante alignée sur les dogmes dominants – libéralisme, « progrès », ouverture des frontières, LGBT, etc. Viktor Orbán a assumé dès 2014 de s’opposer frontalement à ces forces, au nom d’un autre projet politique, et il n’est pas près de sortir de la tempête médiatique. Mais tout cela le renforce à l’échelle nationale… et européenne. Que les attaques viennent de l’extérieur comme de l’intérieur.

Breizh-info.com : Des forces sont-elles à l’oeuvre en Hongrie pour provoquer une révolution orange ?

Ferenc Almássy : Il est amusant de parler de révolution orange dans ce contexte. D’abord parce que le Fidesz, le parti de Viktor Orbán, a tout, historiquement, d’un mouvement de ce type… avant la fin du régime communiste, le Fidesz a réuni les opposants, essentiellement libéraux – dans tous les sens du terme -, a bénéficié de soutien étranger, et en particulier de la part de George Soros lui-même, qui au tournant des années 80-90 a passé une grande partie de son temps à Budapest. Et pour couronner le tout, la couleur du Fidesz est… l’orange !

Mais le Fidesz a rapidement muté, dès le changement de régime. En 92, c’est la première rupture entre Orbán et Soros – et les premières attaques médiatiques contre le jeune Orbán. Puis, Orbán a évolué, et sa politique est devenue de plus en plus marquée par le christianisme, l’Aide aux familles et la régulation étatique. Orbán a renationalisé les secteurs stratégiques. De retour au pouvoir en 2010 après avoir perdu en 2002 face aux sociolibéraux, il décide de démarrer ce qu’il qualifiera en 2016 de contre-révolution culturelle. Il s’agit pour Orbán de retourner les méthodes de domination des libéraux contre eux.

Il serait long de tout détailler ici. En somme, Orbán a redonné à l’État hongrois sa force et sa stabilité, il a redonné au politique la primauté sur l’économie, la justice et les médias, et il a présenté en 2018 une formulation pour son projet : il s’est réapproprié l’expression de « démocratie chrétienne », qui « par essence est illibérale », et entend bien gouverner jusqu’en 2030.

La Hongrie est un petit pays. Lorsqu’un homme de l’ampleur de Viktor Orbán parvient au sommet, il est difficile, faute de moyens humains et intellectuels, et faute de réseaux importants, de s’opposer à lui. Orbán ne s’en prend pas directement à l’opposition : elle s’est ridiculisée petit à petit face à l’homme fort de Budapest, et c’est pourquoi elle cherche aujourd’hui à survivre à travers la guérilla politique, avec de régulières actions de rue et de communication, l’accès au pouvoir par des voies légales lui étant irréaliste.

Mais il n’y aura pas de « Maïdan » hongrois, comme le rappellent d’ailleurs les nationalistes radicaux, les seuls qui pourraient faire basculer les choses, qui bien qu’opposés à Orbán sur de nombreux points, refusent catégoriquement de s’allier avec cette opposition.

Leurs meneurs parlent même d’aider la police et l’armée en cas de besoin… mais la police et l’armée hongroises sont professionnelles, bien équipées, et bien formées, y compris contre les tentatives de guerres hybrides ou de déstabilisation du pouvoir. Le sang froid démontré par les policiers devant le parlement en décembre, ne répliquant qu’avec quelques pulvérisations de bombes lacrymogènes face aux coups de poing, aux jets de bouteilles en verre ou aux coups de bâtons le montre.

Il y a une vieille tradition étatique en Hongrie (l’Etat hongrois est vieux de 11 siècles) et les méthodes de révolutions colorées sont d’autant mieux contenues par le gouvernement que bon nombre de ses membres y ont été formées il y a 30 ans. Ce qui permet aussi à la majorité des gens en Hongrie d’y voir clair dans le jeu de l’opposition.

Enfin, un détail qui en dit long. En juillet, le salaire des députés hongrois a augmenté de 40%, ce qui n’est pas que pour faire plaisir aux députés de la majorité : c’est aussi pour maintenir en vie l’opposition moribonde – et donc profitable au pouvoir dans cet état, peut-on s’interroger.

http://gty.im/1074552120

Breizh-info.com : Quid de la Roumanie ? Que se passe-t-il dans ce pays ?

Ferenc Almássy : Vaste sujet ! Difficile de faire une réponse concise à cette question générale, tant ce pays diffère de l’Europe occidentale. Si la Hongrie est la frontière orientale du monde catholique romain, la Roumanie, elle, est une héritière du monde byzantin.

Avant tout, il faut rappeler que si la Roumanie a fait partie du bloc de l’Est, elle était, à l’instar de la Yougoslavie, un pays allié à l’URSS, mais pas soumis, contrairement à la Hongrie par exemple. Il y avait une souveraineté roumaine notable durant l’époque communiste. Et durant cette période se sont développés de façon colossale les services secrets roumains.

Au changement de régime, ces services, omniprésents dans la vie politique, économique et culturelle du pays, sont resté en place. Ils ont même gagné encore en influence en profitant du chaos relatif des années 90.

La communauté roumaine du renseignement dispose, en valeur absolue (!) du plus important budget en Europe, ainsi que du personnel le plus nombreux. Pour un pays de moins de 20 millions d’habitants, cela laisse imaginer l’ampleur de leur influence.

Influence qu’ils ont ostensiblement bradée à l’Ouest. D’où le conflit au sein de l’appareil d’Etat, dans les médias, et à travers des manifestations type « révolution colorée » – mais qui ne prennent pas, les Roumains étant très traditionnels et méfiants, à juste titre, de la politique. Tout cela a lieu, car le gouvernement actuel, malgré son étiquette (PSD) social-démocrate, est de facto un parti patriotique à bien des égards, notamment par rapport aux questions de taxations des multinationales prédatrices ou sur la question de l’indépendance énergétique. Et ce n’est pas pour rien que les gouvernements roumain et hongrois se sont rapprochés comme jamais. Le gouvernement roumain rêve de se rapprocher du Groupe de Visegrad – Pologne, Tchéquie, Slovaquie, Hongrie formant une structure ad hoc permettant de faire front face à Berlin ou Bruxelles. Et ce rapprochement n’est pas pour plaire aux commanditaires occidentaux qui n’aimeraient pas perdre la main sur le pillage de la Roumanie et son utilisation comme base avancée des USA dans un contexte de tension permanente avec la Russie.

En bref, la Roumanie est déchirée entre son État profond, collaborant avec des forces étrangères, et un gouvernement d’intérêt national, dont la tête est pro-Visegrád. Mais au sein des services roumains existent des désaccords et des conflits internes, et la même chose peut être dite au sujet du gouvernement, tout sauf cohérent et monolithique. Encore une fois, la Roumanie, c’est compliqué !

Un de nos confrères du Visegrad Post, Raoul Weiss, écrivant surtout sur la Roumanie et l’influence délétère de ces services roumains a été en septembre 2018 banni pour 5 ans du territoire ! Cela pour des raisons qu’on ne saura jamais, car elles sont classées. On parle d’un journaliste et polémiste indépendant, citoyen de la République française, vivant en Roumanie depuis une quinzaine d’années. Ça se passe aujourd’hui. (lien vers l’entretien : https://visegradpost.com/fr/2018/11/04/raoul-weiss-mon-expulsion-un-bon-exemple-de-la-re-transformation-de-la-roumanie-en-etat-policier/ )

http://gty.im/1072879082

Breizh-info.com : Les élections européennes sont-elles perçues comme une échéance importante en Europe centrale ?

Ferenc Almássy : Partis au pouvoir et partis d’opposition s’entendent : cette élection européenne sera la plus importante depuis que le Parlement européen existe. Nous sommes de façon claire pour tout le monde, quel que soit son prisme de lecture, dans une période de crise. L’Union européenne est amputée par le Brexit, son système de fonctionnement est remis en cause par des dirigeants nationaux, et la montée du populisme, de l’illibéralisme, sont des réponses à la radicalisation des mondialistes, des fédéralistes européens et autres progressistes, de plus en plus coercitifs et de moins en moins tolérants envers les opinions divergentes.

Les fractures économiques, historiques et idéologiques du continent se rouvrent et l’idée de fin de l’Histoire est balayée depuis longtemps.

L’Europe centrale telle que dirigée aujourd’hui veut écrire l’Histoire. Elle veut enfin retrouver la possibilité d’écrire sa propre Histoire après en avoir été privée si longtemps. Malgré des tâtonnements, de la timidité et des pressions extérieures très fortes, les forces gouvernementales de la région centre-européenne sentent que c’est le sens de l’Histoire. Le modèle occidental progressiste, mondialiste, antinational et néo-libéral a fait son temps, c’est désormais dit clairement en Europe centrale. Cela ne veut pas dire que l’Europe centrale soit unitaire ni qu’elle a un projet clairement formulé à proposer pour tout remplacer d’un coup. Bien entendu. Mais la première étape consiste à renverser ceux qui détruisent l’idée d’Europe à force de l’assimiler à une Union européenne contre-productive, illégitime sur bien des sujets et de plus en plus vue comme une machine idéologique oppressive.

Breizh-info.com : Comment est perçue la révolution des Gilets jaunes en Hongrie et dans les pays de Visegrad ?

Ferenc Almássy : Relativement peu de gens y prêtent attention en vérité… la vision des événements est terriblement partielle, et c’est la faute d’un journalisme trop connecté, mais plus assez sur le terrain, cherchant à réagir sur des épiphénomènes spectaculaires, mais délaissant la recherche des causes. Pour certains, ce n’est qu’une série de manifestations en plus, comme on a l’habitude d’en voir chez les Français. Mais d’autres pensent que c’est l’extrême-gauche et les immigrés qui saccagent les belles rues de la Ville-Lumière, tandis ce que d’autres encore imaginent que c’est une manipulation de l’extrême-droite par la Russie pour déstabiliser le courageux Macron… Les gens ont du mal à saisir le sens de tout ça. Pour la quasi-unanimité des gens d’Europe centrale, tout va bien en France – sauf dans les quartiers ghettoïsés – et Paris, c’est Amélie Poulain et Belmondo… il y a toujours ce complexe d’infériorité de l’ancien Bloc de l’Est, pensant qu’à l’Ouest, tout est mieux, et que la pauvreté ou les problèmes socio-économiques n’existent pas.

Et puis, chacun applique sa grille de lecture, mais peu s’informent, et très peu de médias vont sur place faire un travail de fond. J’ai fait partie de la seule équipe télé qui a fait un travail de fond sur ce sujet, en étant sur le terrain avec Echo TV – chaîne pro-Orbán – le 8 décembre ; j’ai pu leur apporter des éclairages importants sur les raisons profondes du mouvement. J’ai également écrit un article pour le Magyar Demokrata, grand magazine hebdomadaire conservateur, expliquant le concept de France périphérique ainsi que la réalisation d’un dépassement de la fracture gauche-droite, mais aussi et surtout en expliquant comment on en était arrivé là, du fait de 40 ans de politique néo-libérale et anti-française.

Mais très peu de médias, et donc de gens, voient l’importance de ce qui se passe actuellement en France. J’y travaille, avec des collègues hongrois ou polonais qui ont saisi l’ampleur réelle du phénomène. Nous ne sommes de toute façon qu’au tout début d’une crise française nouvelle. J’en suis persuadé.

Propos recueillis par Yann Vallerie

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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