Et si une solution à l’antibiorésistance venait de l’Irlande du Nord et des druides ? Ce n’est pas une blague, et cela provient de journaux très sérieux comme Médical News Today ou Maxisciences.
Alors que la multiplication des résistances aux antibiotiques (1,3 millions de personnes tuées en 2050 selon les scientifiques) est un des problèmes majeurs de santé publique du XXIème siècle, des chercheurs ont en effet découvert qu’une région d’Irlande du Nord fréquentée par des druides recelait des bactéries aux propriétés intéressantes. Il s’agit de prairies alcalines des hautes terres de Boho, dans le Fermanagh, en Irlande du Nord.
Cette terre nord-irlandaise faite de tourbières et d’herbes haute contiendrait, selon les chercheurs, quatre des six résistants majeurs aux antibiotiques. Un sol particulièrement alcalin, occupé il y a plus d’un millénaire par les druides, qui n’avaient pas choisi cet endroit par hasard, notamment en raison des propriétés guérisseuses de cette terre.
Ce sol spécifique, dont le pH est plus élevé que celui d’un sol standard, contient une bactérie de la classe des Streptomyces, bien connue puisqu’elle entre dans la composition de divers produits pharmaceutiques.
Le site Maxiscience explique :
« Streptomyces Myrophorea, c’est le nom de cette nouvelle souche de bactéries, a montré ses capacités à venir à bout de 4 des 6 pathogènes multi-résistants : Enterococcus Faecium résistant à la vancomycine, le staphylocoque doré résistant à la méthiciline, Klebsiella Pneumonia et Acinetobacter Baumanii. La méthode a été assez simple, puisqu’un échantillon de sol a été placé dans un morceau de tissu et placé contre les microbes résistants pendant neuf jours.
Pour l’instant, les scientifiques ne savent pas encore par quel moyen cette nouvelle souche arrive à arrêter la croissance, mais c’est une vraie bonne nouvelle dans un domaine où elles ne sont pas légion. »
« Notre découverte est un pas important dans le combat contre la résistance aux antibiotiques. Nos résultats montrent que cela vaut le coup de chercher dans les domaines du folklore et de la médecine traditionnelle. Une partie de la réponse à problème de l’ère moderne pourrait se trouver dans la sagesse du passé » a déclaré le professeur Paul Dyson, qui a participé à l’étude.
Conclusion de Maxiscience : « Si trouver des souches d’antibiotiques dans la boue peut paraitre curieux, il faut se souvenir que les zones thermales ont toujours été des bons endroits pour combattre les microbes. Les établissement de cures ont été créés depuis l’antiquité dans des régions avec des sols à pH haut. »
L’antibiorésistance, fléau du 21ème siècle
L’Inserm explique : Les antibiotiques, qui ne sont efficaces que sur les bactéries et n’ont aucun effet sur les virus et les champignons, sont, à l’origine, des molécules naturellement synthétisées par des microorganismes pour lutter contre des bactéries concurrentes de leur environnement. Aujourd’hui, il existe plusieurs familles d’antibiotiques, naturels, semi-synthétiques ou de synthèse, qui s’attaquent spécifiquement à une bactérie ou à un groupe de bactéries. Certains antibiotiques vont agir sur des bactéries comme Escherichia colidans les voies digestives et urinaires, d’autres sur les pneumocoques ou sur Haemophilus influenzae dans les voies respiratoires, d’autres encore sur les staphylocoques ou les streptocoques présents au niveau de la peau ou de la sphère ORL.
Les antibiotiques ont permis de faire considérablement reculer la mortalité associée aux maladies infectieuses au cours du 20e siècle. Hélas, leur utilisation massive et répétée, que ce soit en ville ou à l’hôpital, a conduit à l’apparition de bactéries résistantes à ces médicaments. Qui plus est, les animaux d’élevage ingèrent au moins autant d’antibiotiques que les humains ! Plus de 90 % des antibiotiques que nous utilisons aujourd’hui sortent des usines chinoises ou indiennes, dont une partie des effluents finissent dans l’environnement, créant des foyers d’antibiorésistance capables de se diffuser mondialement.
En février 2017, l’OMS a publié une liste de bactéries résistantes représentant une menace à l’échelle mondiale.
A. baumannii, P. aeruginosa et les entérobactéries productrices de bêta-lactamases à spectre étendu (EBLSE) représentent ainsi une urgence critique car elles résistent à un grand nombre d’antibiotiques.
Six autres bactéries, dont Staphylococcus aureus, Helicobacter pylori(ulcères de l’estomac), les salmonelles et Neisseria gonorrhoeae(gonorrhée), représentent une urgence élevée.
Enfin, pour Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae (otites) et les Shigella spp. (dysenterie), l’urgence est modérée.
De plus l’agent de la tuberculose, Mycobacterium tuberculosis, multirésistant dans certaines parties du monde, fait l’objet d’un programme propre de l’OMS.
C’est dans notre longue mémoire que nous trouverons les clés de notre avenir, y compris médical !
Crédit photo : DR
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