Les villages celtes étaient bourdonnants de travail, alors même que les laboureurs étaient aux champs. Tous les métiers nécessaires à la vie pratique des habitants étaient exercés dans d’humbles maisons de pierres séchées, à demi enterrées dans le sol. Souvent oubliés ou déconsidérés, les apports techniques des Celtes dans plusieurs domaines sont pourtant nombreux.
Les Celtes, tailleurs et cordonniers
La chemise de lin que les Gaëls portaient sur leurs jambes nues (qui n’était autre que l’ancêtre du kilt) et que les continentaux coinçaient dans leur pantalons flottants ou lacés, était tissée dans le pays, de même que les tuniques, les sayons, les plaids de laine qui les recouvraient. On a pensé que c’étaient des procédés de fabrication des Morins et des Ménapes qui se transmirent aux tisserands de Flandre.
Maîtres teinturiers, les Celtes fabriquaient des tissus « écossais » aux couleurs chatoyantes qui étaient demandés de l’étranger. Cordonniers experts, ils ont imposé la botte de cuir, la caliga, aux Romains qui, en outre, leur ont emprunté les galoches (gallicae), plus pratiques que leurs sandales pour marcher dans la boue.
Habiles orfèvres et forgerons, les Celtes fondaient les métaux, pratiquaient la dorure, le martelage, le repoussé. Spécialistes des boutons émaillés, ils les exportaient en Italie où le procédé était inconnu. Leur métallurgie était un sommet pour l’époque.
Inventeurs du char de guerre
Ils travaillaient le bois avec un choix d’outils qui étonnent encore aujourd’hui. Ils furent les premiers carrossiers de leur époque, inventeurs du char de guerre et de plusieurs types de voitures qu’adoptèrent leurs conquérants. Il nous reste d’eux des tonneaux entiers.
Ils ont fait les deux inventions révolutionnaires de l’éperon et du collier qui s’appuie sur les épaules du cheval et lui permet de tirer des charges plus lourdes, alors que la courroie de poitrail lui comprimait les poumons. Le bas-relief de Montauban en apporte la preuve. Et le témoignage de Pline au sujet de la moissonneuse gauloise, qui date du milieu du premier siècle, indique que l’invention est antérieure et eut lieu par conséquent au temps de l’indépendance. Il faut encore inscrire à leur actif la faux à deux mains, la grande herse et la charrue sur roues.
Les Celtes et la médecine
Il y aurait aussi beaucoup à dire sur les armes et les bijoux des Celtes. L’art de la Tène, apogée du celtisme, est là pour en témoigner.
Quant à leur médecine et leur chirurgie, elles étaient bien moins primitives que ce que nous serions tentés de croire. Les Celtes soignaient avec le jus des plantes et n’obtenaient probablement pas de plus mauvais résultats que certains produits de laboratoire des sociétés modernes. Ils y ajoutaient la médecine magique, celle que nous nommons désormais psychologique. La formule rica rica soro, que l’on peut traduire par « que je puisse faire sortir cette ordure », guérissait, paraît-il, de l’orgelet…
Sources : La Civilisation des Celtes (Olivier Launay), Les Celtes et la civilisation celtique (Jean Markale), La société celtique (C.J. Guyonvarc’h), Introduction générale à l’étude de la tradition celtique (F. Leroux)
Crédit photo : Pixabay (CC0/fotobias)
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