Comme chaque année à la même période, nous dressons le bilan du Réveillon. Cette année, un peu plus de 50 voitures ont été brûlées dans les grandes villes bretonnes – dont près de 35 à Nantes et 10 à Rennes. Des agressions sur les forces de l’ordre et les pompiers ont aussi eu lieu à Hennebont, Vannes ou encore Nantes. Toujours à Nantes, un centre socio-culturel a brûlé dans les quartiers nord et des tirs ont retenti au cœur de la ville, le matin du 1er janvier.
A Nantes, seulement « quelques » voitures brûlées (sic) , selon la Préfecture
A Nantes comme chaque année, la Préfecture n’a reconnu que « quelques » voitures brûlées. Cette année, ce « quelques » c’est au moins 35. La fourrière a notamment enlevé 5 voitures au Breil, 4 aux Dervallières, autant au Bout des Landes, 2 au Chêne des Anglais, 5 à Malakoff, au moins 3 à Bellevue et ainsi de suite, selon les dépanneurs. Presque toutes ont été brûlées le 31. Au Breil-Malville, au moins cinq poubelles ont aussi été brûlées entre le Réveillon et le 2 janvier – les pompiers venus les éteindre le 2 et les policiers ont été caillassés, un jeune homme de 19 ans interpellé.
Un centre socio-culturel a été incendié rue de la Petite-Sensive, dans les quartiers nord de Nantes. Des tirs ont aussi retenti en plein centre, à quelques dizaines de mètres de la place du Commerce, le 1er janvier à huit heures du matin ; par ailleurs une très violente rixe entre Roms rue des Marchandises (Dalby) le 24 décembre a fait quatre blessés légers. L’an dernier, près de 40 voitures ont brûlé dans l’agglomération de Nantes et une école a été saccagée.
A Vannes, huit véhicules au moins ont brûlé : deux scooters et un canapé dans le quartier multiethnique de Ménimur – où un cocktail Molotov a aussi été lancé sur la police le 31 décembre vers 20 heures, et un scooter volé et cinq voitures à Kercado. Les habitants ont quelques doutes sur les coupables, puisque comme l’écrivent nos confrères du Télégramme, « faut-il voir dans le saccage du Renault Espace censé être utilisé par les guetteurs du quartier, une mesure de rétorsion ? Toutes les vitres de ce monospace ont été brisées juste après l’incendie ».
Par ailleurs, dix voitures ont brûlé en zone police à Rennes, et trois de plus dans les communes de l’agglomération en zone gendarmerie, un bilan considéré comme « plutôt calme ». A Brest le Télégramme fait état de trois voitures brûlées dans le quartier multiethnique de Bellevue. A Saint-Brieuc en revanche, pas d’incendie recensés.
Autres incendies : les radars prennent cher
Par ailleurs, le contexte social aidant, plusieurs radars ont été incendiés sur la période. Celui de Plouigneau dans le Finistère, ceux de Theix, Noyalo et Pluneret en Morbihan, de Sainte-Anne-sur-Brivet, Drefféac et Vallet en Loire-Atlantique. Deux cabanes de gilets jaunes ont brûlé : sur le rond-point de Bel-Air à Saint-Nazaire et au rond-point de Lanjouan à Lamballe.
Policiers et pompiers agressés à Nantes, Vannes et Hennebont
Outre le cocktail Molotov lancé sur la police à Ménimur (Vannes) le soir du 31, les pompiers ont été agressés le matin du 1er janvier à Hennebont alors qu’ils essayaient de secourir les victimes d’un accident routier. Ce sont les personnes auxquelles ils portaient secours qui se sont retournées contre eux.Enfin, des pompiers et des policiers ont été caillassés dans le quartier multiethnique du Breil à Nantes le soir du 2 janvier en marge d’incendies de poubelles – un jeune délinquant âgé de 19 ans a été arrêté pour jets de projectiles et rébellion.
Des centaines de voitures brûlées en France, malgré une mobilisation policière sans précédent
Enfin , le chiffre de 568 voitures brûlées en France n’est qu’un bilan partiel – les autorités ont cette fois choisi de ne plus donner de chiffre du tout. Mieux vaut donc casser le thermomètre quand il n’arrange pas le pouvoir…
Selon des estimations diverses, entre 37 et 99 voitures ont brûlé en Seine-et-Marne, 54 en Yvelines, 50 dans le Rhône et à Lyon, 8 en Drôme dont 6 à Valence ; 5 à Reims, 99 au moins en Seine-saint-Denis, 20 au Havre et à Rouen, 70 dans une casse à Haguenau, 22 en Bouches-du-Rhône, 3 dans l’agglomération de Calais, 10 à Amiens, 50 à Mulhouse et son agglomération, 43 à Toulouse, au moins 15 à Bordeaux, 40 à Nice, 31 dans le Val d’Oise, 28 en Hauts-de-Seine, 18 en Essonne – chiffre jugé localement très en-dessous des réalités, 16 à Creil et aux alentours (Oise), 2 au moins à Bourges… Et cela malgré une mobilisation policière sans précédent.
L.M.
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