Philippe Grosvalet (PS) a pu vérifier que le Système fonctionnait bien à Nantes à l’occasion du vote organisé au conseil départemental pour faire suite à la pétition organisée par Bretagne réunie. La gauche a voté contre et la droite – c’est-à-dire l’opposition de Sa Majesté Grosvalet – s’est abstenue. « Philippe » peut remercier « Gatien » pour son soutien.
Philippe Grosvalet (PS), président du conseil départemental de Loire-Atlantique, pouvait aborder le vote du lundi 17 décembre avec « sérénité » car « il connaissait le résultat par avance. « On avait sondé les élus un peu avant », glisse sa garde rapprochée » (Presse Océan, samedi 22 décembre 2018).
Une base solide pour s’opposer à toute progression de la cause bretonne
Il est vrai qu’il disposait d’une base solide sur laquelle il pouvait compter pour s’opposer à toute progression de la cause bretonne : les treize cantons urbains (7 à Nantes, 2 à Rezé, 2 à Saint-Herblain, 2 à Saint-Nazaire) tenus par le PS et ses associés, soit 26 voix en principe – seuls Alain Robert (PS, Nantes-3) et Jérôme Alemany (PS, Nantes-4) ont voté en faveur de la Bretagne. Dans ces conditions, obtenir « la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés » pour faire démarrer le « droit d’option » relevait du rêve. Parvenir à une majorité simple – victoire symbolique – semblait tout aussi impossible.
Donc la majorité de gauche – à part les deux défections citées plus haut et celle de Marcel Verger (PS, Blain) – a fait bloc. Et comme les élus de droite se sont réfugiés dans l’abstention (13), Grosvalet est sorti grand vainqueur de cet épisode ; il peut remercier chaudement l’« opposition » (?) qui lui adonné un sérieux coup de main pour juguler l’offensive des partisans de la réunification.
Un risque de casse sociale ?
Comme le dit si bien Gatien Meunier (LR, La Baule), chef de file de l’« opposition » : « Je mesure pleinement le risque que ferait peser le départ de la Loire-Atlantique des Pays de la Loire, on risquerait d’affaiblir un territoire avec son lot de casse sociale » (Presse Océan, mardi 18 décembre 2018).
L’humaniste Meunier a raison d’évoquer une éventuelle « casse sociale » en cas de retour de la Loire-Atlantique dans le giron de la Bretagne. Elle affecterait en effet plusieurs personnes et catégories de « travailleurs ». D’abord Christelle Morançais (LR), présidente du conseil régional des Pays de la Loire. Ensuite les membres de son cabinet, encartés LR pour la plupart. Enfin les hauts fonctionnaires (directeurs et autres) qui font tourner la machine. Tous chez Pôle emploi. On comprend que Meunier s’inquiète du sort de gens qui font figure de privilégiés dans le monde actuel, car protégés des remous de l’économie.
Bernard Morvan
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