Comme le salafisme, le féminisme radical multiplie les interdits. Au point d’empêcher ses adeptes de vivre leur vie de femme et, parfois, les amener au bord de la pathologie mentale. C’est ce que révèle une enquête du magazine féministe belge Axelle, qui a interrogé 4 femmes victimes d’un burn-out militant. Extraits savoureux.
Le dilemme de la pizza surgelée : faut-il être une bonne cuisinière bio ou s’affranchir par la malbouffe ?
« Mes parents sont venus me voir alors que je n’étais même plus capable de sortir de mon lit. Ils ont réussi à me faire manger de la pizza surgelée industrielle quand même ! Mais au troisième jour, ça a été plus fort que moi, j’ai été au marché chercher des produits bio et j’ai cuisiné. » (Laura)
Fatwa sur les loisirs genrés : couture, danse, musique, télé
« J’ai vraiment eu du mal à me trouver des hobbys. Tout ce qui m’intéressait, comme le crochet ou la danse, était trop connoté féminin et ça me dérangeait en tant que féministe. » (Sarah)
« Ma vie est devenue le féminisme. Même à mon cours de chant, je choisissais des chansons féministes. Quand je voulais regarder des documentaires ou des films, je laissais tomber ceux qui ne montraient que des hommes blancs… Ça ne laisse pas beaucoup de choix ! » (Emma)
L’épilation, une arme du patriarcat blanc
Mathilde, qui a décidé d’arrêter de se raser et de s’épiler, pour « questionner la peur des poils féminins » : « J’en avais vraiment marre des remarques de mes amis et de certains de mes amants. C’est constant et, au bout d’un moment, ça meurtrit. »
Une novlangue qui fatigue tout le monde
« J’ai aussi modifié mon langage, car je voulais inclure tout le monde. Alors j’ai commencé à dire « tous et toutes », « quelqu’une », etc. C’est très fatigant. » (Emma)
Lobbys et charité business : bonnes intentions et management par la culpabilité
« Dans l’organisation où je travaillais, les gens s’impliquaient sept jours sur sept. Il n’y avait pas de pause ou de moment de repos. Comment est-ce que tu peux prendre une pause quand tu sais que des gens meurent de l’autre côté de la planète ? Il y a une forme de pression. Quand tu ne vois aucun collègue qui quitte son bureau à l’heure, tu ne le fais pas non plus ». (Emma)
« N’oublions pas que nous vivons dans un monde capitaliste et que ces structures manquent de moyens. Quand ton activité militante est aussi ton boulot, tu sais que la réussite dépend de ton implication et du travail que tu feras en dehors de tes heures. » (Laura)
Enora
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