Lors d’une interview, l’ancien président de la République tchèque Václav Klaus n’a pas mâché ses mots sur le fonctionnement de l’UE et sur l’immigration extra-européenne massive qui affecte les États composant celle-ci.
Václav Klaus, un oeil sur la politique
Il est un homme incontournable de l’histoire politique en République tchèque. D’abord Président du gouvernement de 1993 à 1997 puis Président de la Chambre des députés (1998-2002) avant de devenir Président de la République en 2003, Václav Klaus enchaînera alors deux mandats successifs à ce poste. Avant de se mettre en retrait depuis 2013.
Mais ce libéral viscéralement anti-communiste a toujours gardé un oeil sur la vie politique. Tchèque et européenne. En 2015 déjà, lorsque survint la crise migratoire, Václav Klaus n’avait pas manqué de critiquer vertement les décisions d’Angela Merkel, notamment le fait d’instaurer des quotas d’accueil obligatoires dans chaque pays de l’UE. Durant cette même période, il avait aussi déclaré que la véritable motivation des hommes politiques prônant une telle « politique d’accueil » était « de durablement détruire la cohésion des sociétés existantes en Europe ».
Le multiculturalisme dans le viseur de Václav Klaus
Le 27 décembre, Václav Klaus était interviewé par Echo TV, une chaîne de télévision hongroise réalisant un sujet sur le groupe de Visegrád, une organisation informelle réunissant quatre États d’Europe centrale (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie).
Lors de cet entretien, Václav Klaus n’a pas manqué, une nouvelle fois, de pointer du doigt la politique migratoire d’ouverture prônée par certains dirigeants de l’UE :
« L’immigration massive co-organisée par l’élite politique européenne basée sur le multiculturalisme est, à mon avis, la principale menace pour l’Europe, pour les sociétés européennes et pour la culture européenne ».
Mais l’ancien Président de la République tchèque n’a pas manqué non plus de porter l’estocade contre une démocratie actuellement mal en point :
« Le principal problème est que les opinions des citoyens sont très différentes de celles de l’élite politique. Il y a un grand fossé entre les deux, et le manque de démocratie en Europe et dans l’Union européenne est frappant ». Et d’ajouter : « Je sais que très souvent les gens parlent d’un déficit démocratique en Europe. Je ne suis pas d’accord. À mon avis, il ne s’agit pas d’un déficit démocratique, mais d’une absence de démocratie. Le déficit signifie qu’il y a une certaine démocratie, mais il n’y a pas que quelques problèmes ».
Le Parlement européen : « une blague »
Sur cette question de la représentativité et du malaise démocratique dans les institutions de l’Union européenne, Václav Klaus va plus loin en remettant même en cause le fonctionnement du Parlement européen :
« J’ai peur que nous vivions dans un monde où il n’y a pas de démocratie. Le Parlement européen en est un bon exemple, car il n’est pas du tout un parlement. Il n’y a pas de véritable dialogue entre la majorité et l’opposition. Il n’y a pas de liberté d’expression. Le Parlement européen n’est donc qu’une blague. Donc, je ne suis pas d’accord pour parler d’un simple déficit démocratique ».
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/David Sedlecký)
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