La Conférence des évêques de France s’inquiète des derniers chiffres du denier de l’Église. Présidée par Mgr Pontier, évêque de Marseille, la conférence des évêques affirme, par la voix de son secrétaire général, être « clairement face à un déclin ».
Et pour cause, parmi les raisons de ce déclin de l’institution en France et des dons qui lui permettent de vivre, on peut aisément trouver de multiples explications : baisse du nombre de vocations, baisse du nombre de baptêmes, absence de pratique régulière ou encore rejet de la religion, prises de position politique heurtant certains croyants ( par exemple, sur l’accueil des migrants) et surtout indifférence… Ces éléments sont bien réels notamment depuis la crise qu’a engendré le Concile Vatican 2. Pourtant, ils ne sauraient expliquer à eux seuls les difficultés financières de l’exercice 2018 du denier du culte appelé aujourd’hui denier de l’Église.
Des dons en baisse
Alors que ce dernier représente 40 % du montant total des dons reçus par les diocèses, les chiffres de fin septembre faisaient état d’une baisse de 5,5 % par rapport à l’exercice précédent… une baisse importante qui tire aussi son origine de la politique fiscale menée par le gouvernement : maintien d’un impôt sur la fortune immobilière, augmentation des prélèvements… mais surtout la peur du prélèvement à la source ! Et pourtant l’arrivée de ce nouveau mode de prélèvement n’enlève aucunement la possible déduction fiscale… mais comme beaucoup d’autres institutions ou associations, l’Église de France n’a pas su communiquer sur le sujet…
Un problème qui touche donc bon nombre de structures associatives qui devraient compenser lors de l’exercice suivant à condition d’adopter une démarche plus pédagogique.
En attendant, l’Église, elle, va devoir faire face à cette question. Jusqu’à présent l’institution s’en sortait plutôt bien en compensant la perte de donateurs, liée au vieillissement, par une hausse du don moyen. Il atteignait tout de même 232 € en 2017. Les années à venir s’annoncent beaucoup plus compliquées. Si une ultime campagne de don a été lancée le 20 décembre et si une plateforme de don unique et directe verra le jour en 2019, sur le long terme l’Église devra envisager d’adopter un nouveau modèle si ce n’est se transformer en profondeur.
Un phénomène nouveau : la communautarisation du don
Car outre le vieillissement des fidèles et la baisse de fréquentation des églises, le phénomène auquel vont devoir faire face les diocèses est la communautarisation du don, à savoir l’abandon par de nombreux catholiques du denier du culte au profit de dons versés à une communauté, une fraternité ou une structure catholique plus proche de leur foi ou de leurs convictions…
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