L’accroissement des tensions entre la Russie et l’Ukraine constitue une menace pour la sécurité sur le continent. C’est ce qu’a récemment affirmé Thomas Greminger, chef de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Qu’est-ce que l’OSCE ?
Crispations entre la Russie et l’Ukraine
Nommé Secrétaire général de l’OSCE depuis 2017 pour un mandat de trois ans, le Suisse Thomas Greminger n’est pas particulirement connu du grand public. Il n’en est pas moins devenu, grâce à cette nomination, le diplomate suisse le plus haut placé dans une organisation internationale. L’homme s’est notamment illustré lors de la période de fortes tensions entre l’Ukraine et la Russie en 2014.
En cette fin d’année 2018, de nombreux signaux négatifs sont à relever quant à une dégradation de la sécurité en Europe selon Thomas Greminger. Dans une interview accordée à un quotidien allemand, il a déclaré que, « lorsqu’on ne s’intéresse plus vraiment aux solutions multilatérales, alors une organisation coopérative pour la sécurité est moins attractive. Et cela finit par se faire au détriment de la sécurité ».
Ces inquiétudes désignent tout particulièrement les relations entre la Russie et l’Ukraine, qui ont connu une nouvelle dégradation il y a peu. Au cours du mois dernier, la Russie a ainsi arrêté 24 marins ukrainiens et trois navires ont été saisis dans le détroit de Kertch, à l’Est de la Crimée.
Des acteurs « devenus imprévisibles »
Par ailleurs, à la question « quelle est la plus grande menace pour la sécurité en Europe ? » posée par l’interviewer, Thomas Greminger évoque le « manque de confiance absolu entre les principaux acteurs de la sécurité euro-atlantique, à savoir la Russie et les Etats-Unis, ainsi que les autres Etats occidentaux ».
D’autre part, le diplomate suisse pointe aussi du doigt la polarisation de l’environnement avec des acteurs « devenus imprévisibles à une échelle jamais vue depuis des décennies ». Et d’ajouter : « Nos observateurs constatent de plus en plus d’incidents. Les avions qui survolent la mer Baltique ou les navires qui s’y trouvent se rapprochent dangereusement, à la limite de la collision. Ces risques militaires doivent être réduits au minimum grâce aux instruments de l’OSCE, à la diplomatie et aux discussions, ainsi qu’aux contacts entre les militaires ». Quid de l’efficacité de ces instruments ?
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