Au rythme d’un film par an, Cheyenne-Marie Carron défend par le cinéma les valeurs conservatrices. Ses derniers films en témoignent, qu’il s’agisse de l’éloge du pardon de la religion chrétienne en opposition à l’Islam (L’Apôtre), de la dénonciation du racisme anti-blanc (Patries) et du terrorisme djihadiste (La Chute des hommes), de la défense du monde paysan face à la mondialisation (La Morsure des Dieux), de l’attirance pour un idéal militaire (Jeunesse aux cœurs ardents) et pour la chasse (Le corps sauvage). Dans un ouvrage récent, Cheyenne-Marie Carron explique comment, avec un budget dérisoire, elle a pu mener à bien ses différents projets en évitant les embuches dressées par l’État.
Le Centre national du cinéma préfère Julie Gayet à Cheyenne-Marie Carron…
Dans L’Apôtre (2014), Cheyenne-Marie Carron s’inspire d’un fait réel, l’assassinat de la sœur d’un prêtre catholique. Elle imagine qu’un jeune musulman, destiné à devenir imam, est bouleversé lorsqu’il apprend que, par charité, ce prêtre décide de vivre auprès de la famille de l’assassin. Après avoir assisté à un baptême catholique, il entame sa conversion. Mais sa famille ne l’accepte pas. Il va subir, comme d’autres apostats, la violence de membres de la communauté musulmane…
Dans son ouvrage, sans doute en raison de ce sujet non politiquement correct, Cheyenne Carron dévoile qu’elle n’a pas obtenu de financement par le ministère de la Culture. En effet, sans surprise, le sujet a déplu au Centre national du cinéma. Excédée, elle envoie un courriel à cet organisme étatique pour demander pourquoi elle ne reçoit jamais de subventions alors que Julie Gayet, copine du Président, en reçoit sans cesse. Elle reçoit comme réponse : « Croyez-vous vraiment que je vais vous répondre ? ». Cheyenne-Marie Carron a alors l’idée de contacter les dix premières fortunes françaises. C’est le fondateur de Free, Xavier Niel, qui a accepté de financer le film. Puis un nouveau problème se présente : aucune mairie n’autorise un tournage de ce film. Pour obtenir l’autorisation de tournage, Cheyenne-Marie Carron crée un faux synopsis intitulé « Dans la banlieue coule une rivière ». Et l’autorisation de tournage est accordée !
Dans Patries (2015), Cheyenne-Marie Carron imagine que Sébastien, récemment installé en banlieue, subit le racisme de la part de jeunes d’origine africaine. Il se lie d’amitié avec Pierre, jeune camerounais en pleine crise identitaire qui rêve de retourner dans son pays d’origine… Bien sûr, en raison de ce sujet non politiquement correct (le racisme anti-blanc et la remigration des étrangers), ce film n’a obtenu aucune subvention. Cheyenne-Marie Carron raconte ses déboires avec sa monteuse qui craignait de participer à un film raciste (ce qu’il n’est aucunement). Celle-ci était scandalisée car une publicité « Banania », représentant le dessin d’un homme noir, figurait dans un bar où avait été tournée une scène. Il a fallu lui démontrer que ce décor n’avait pas été mis en place par l’équipe du film puisqu’il figurait dans le bar avant le tournage !
La douloureuse question des chrétiens d’Orient
Voici un échantillon des nombreuses anecdotes croustillantes révélées par Cheyenne-Marie Carron dans son livre. Celui-ci contient également le scénario de l’un de ses projets : Des soldats et des Saints. L’histoire se déroule à Ikrit, village palestinien à l’abandon rasé par l’armée israélienne en 1948. Il ne reste plus qu’une église, gardée et entretenue par Sofiane, 17 ans, soutenu par les anciens habitants. Mais Sofiane est régulièrement menacé par les soldats israéliens qui cherchent à le faire partir. Parmi eux, Ruben, touché par son courage, se lie d’amitié avec le jeune homme… Par ce film, Cheyenne Carron souhaite aborder, au cœur du conflit israélo-palestinien, la douloureuse question des chrétiens d’Orient qui souffrent aujourd’hui d’isolement et de persécutions.
Cheyenne-Marie Carron donne ainsi ses conseils pour permettre à chacun de réaliser ses propres films.
Kristol Séhec
Cheyenne Carron, Le cinéma ou rien. 20 euros. Hesiode Production.
Les films peuvent être commandés sur le site de Cheyenne-Marie Carron
Crédit photos : DR
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