Il y a quelques mois nous vous présentions la petite chocolaterie des soeurs de l’abbaye de la Joie Notre-Dame de Campénéac, ce mois-ci nous levons le voile sur leur biscuiterie artisanale ! Auparavant, petit résumé de la situation : l’abbaye de Campénéac se trouve entre Rennes et Lorient, à l’orée de la forêt de Brocéliande. La communauté compte aujourd’hui 32 soeurs trappistines.
L’essor de la biscuiterie monastique
C’est en 1980 que les soeurs de Campénéac ont lancé leur biscuiterie artisanale. L’objectif était double : pouvoir vivre de manière autonome grâce au travail de leurs mains, et aussi tout simplement pour le bon équilibre de la vie des soeurs ! Elles ont beau prier 8 fois par jour, elles gardent aussi les pieds sur terre !
Depuis longtemps déjà, circulait dans la communauté une vieille recette traditionnelle de galettes bretonnes, à partir de produits naturels. Les soeurs cuisaient tout directement dans leur four à pain.
Mais pour pouvoir produire davantage, elles rachètent alors une machine à biscuits à un couple qui prend sa retraite.
Les soeurs peuvent ainsi consacrer plus de temps au développement et au peaufinage d’autres recettes. Peu après, leurs autres spécialités sortent alors : le quatre-quarts et le croque-thé aux amandes.
Au tout début, la qualité des ingrédients et de la recette suffit à forger la réputation des soeurs. Grâce au bouche-à-oreille, et uniquement grâce à lui, de plus en plus de curieux et de gourmands veulent goûter leurs délicieux biscuits faits-maison.
La renommée dépasse bientôt la région, si bien qu’aujourd’hui, les soeurs vendent non seulement en France, mais aussi en Espagne, en Allemagne et en Angleterre… Et même jusqu’au Japon !
Ce succès vient aussi avec son lot de difficultés… Le petit atelier des soeurs était devenu trop étroit. Conséquence ? Les sœurs mettaient leurs gâteaux à refroidir dans la salle du Chapitre, c’est-à-dire la salle du conseil de l’abbaye ! Difficile de se concentrer avec toutes ces odeurs .
Ni une ni deux, les trappistines ont donc investi en 1988 dans 2000 m2 de locaux tous neufs. Et dès 1989, la production peut repartir.
Un travail 100% artisanal
Dès le matin, les soeurs allument le four pour que la production puisse démarrer et s’enchaîner sans que trop de temps (précieux pour la vie contemplative !) ne soit perdu.
Tout est fait à la main et les ingrédients ont auparavant été sélectionnés avec soin peur leur qualité. Quatre soeurs fabriquent les galettes : 1 soeur s’occupe de la pâte et de la plaque, deux autres trient les biscuits ainsi obtenus avant la cuisson, et une dernière s’occupe de remplir le chariot avant qu’il ne parte au four.
Le four peut ainsi accueillir deux chariots, mais il faut veiller à ce que les biscuits ne soient pas différents, car les temps de cuisson sont très précis selon les gâteaux.
Elles sont ainsi 4, parfois 5 sœurs à fabriquer les différents gâteaux, 2 jours par semaine, pendant 5h. Mais lors de l’emballage, toutes les soeurs sont réquisitionnées. Même la Mère abbesse met la main à la pâte !
Une farandole de biscuits traditionnels
Les galettes au beurre sont le produit phare des soeurs, et aussi le premier qu’elles ont élaboré, il y a 40 ans.
La communauté réalise aussi de nombreux croque-thé (sorte de financiers) : aux amandes, à la framboise, aux noisettes ou à l’orange. Enfin, les soeurs cuisinent également à la main toute sorte de gâteaux : un délicieux pain d’épice au miel, des gâteaux bretons (du quatre-quart maison avec une fine pointe de rhum), un moelleux au chocolat et un gâteau aux amandes qui ont aussi pas mal de succès !
Le produit dont elles sont le plus fières sont les « biscuits de la joie » (le nom leur est venu tout naturellement !), dont la recette vient de sainte Hildegarde de Bingen elle-même. Cette dernière fut la fondatrice de l’abbaye de Rupertsberg en Rhénanie au XIIe siècle. La bénédictine, aujourd’hui docteur de l’Église, est notamment célèbre pour ses nombreuses études sur les vertus et bienfaits des plantes et céréales naturelles.
Et pour en profiter ?
Le mieux est bien sûr de pouvoir se rendre directement sur place, pour papoter avec les sœurs ! L’abbaye se trouve à La Ville Aubert, 56800 Campénéac.
Et pour ceux qui n’ont pas la chance d’habiter à côté, il est possible de se faire livrer chez soi les produits de l’abbaye de Campénéac grâce à Divine Box !
Article écrit en collaboration avec Divine Box, le spécialiste des produits monastiques et des bières trappistes.