Selon Stefan Stern, professeur de management à la Cass Business School (City University of London) la gestion du Brexit par Theresa May est un contre-exemple de leadership.
La Premier ministre britannique Theresa May a non seulement divisé la nation, mais aussi son propre parti politique. Elle a commis une erreur après l’autre en essayant de guider, tant bien que mal, la Grande Bretagne vers le Brexit.
Dans un article publié récemment dans The Conversation, Stefan Stern souligne que la façon dont Theresa May gère le Brexit reflète sa manière d’exercer le pouvoir depuis son arrivée à Downing Street. Le professeur invité de la Cass Business School semble vouloir dire que « cette mauvaise gestion » deviendra un jour une étude de cas d’école du mauvais leadership.
D’après Stefan Stern, Theresa May a eu l’opportunité de pacifier le pays lorsqu’elle est devenue la Premier ministre ; à la place de cela, elle a agi comme un fan de football qui se réjoui de la victoire.
Elle a adopté un ton triomphaliste, embrassant les 52% d’électeurs qui avaient voté en faveur du Brexit, tout en méprisant les 48% qui s’étaient exprimés contre, tout comme elle. Au lieu de rassembler le pays, elle avait exacerbé la division et a fait naître la confusion au sein de son propre gouvernement.
Theresa May, interrogée sur le Brexit par les médias et le public, a utilisé des slogans comme « Brexit signifie Brexit », tout en disant à la nation qu’elle obtiendrait un « Brexit rouge, blanc et bleu ». Ce qu’elle n’avait pas fait, souligne Stefan Stern, c’était d’inclure le pays et notamment ses ministres dans son projet de négociations du Brexit.
Lorsque Theresa May a appelé à un scrutin en 2017 – alors qu’elle avait annoncé ne jamais le faire – la majorité de son parti au Parlement était déjà affaiblie.
A cette époque-là une réconciliation était encore envisageable. Le Brexit aurait pu être requalifié en un projet national commun. Mais Theresa May continuait d’insister, affirmant que « pas d’accord vaut mieux qu’un mauvais accord ».
Selon Stefan Stern, au cours des deux dernières années et demie, Theresa May se serait trompée à maintes reprises. Même lorsqu’il est devenu évident que la stratégie qu’elle avait choisie était vouée à l’échec, elle n’a pas réussi à s’adapter.
Vivre sur un mensonge est un contre-exemple de leadership. Forcer un pays à vivre une longue période de « dissonance cognitive » déstabilisatrice est une preuve d’une mauvaise gestion. Une partie de cette situation aurait pu être évitée. Mais l’épave du Brexit et la façon dont cette situation a été gérée continueront de nuire au pays encore pendant de nombreuses années.
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