Gilets jaunes et terrorisme [Tribune libre]

Une nouvelle tribune libre qui va faire débat, cette fois-ci adressée par le Dr Bugnon-Mordant, enseignant et essayiste, à propos des Gilets jaunes, du terrorisme, de la société française actuelle. Pour le débat, cela se passe, dans la bonne humeur, et dans les commentaires !

On ne saurait comprendre l’odyssée des Gilets Jaunes qui mettent en émoi la France des bien-pensants sans définir le plus clairement possible ce qu’ils sont et ce qu’ils demandent.

Ce qu’ils sont ? La cellule émergée de ceux que le gouvernement français et l’Union européenne paupérisent délibérément. Gouvernement et Union européenne sont à la fois agents et codécideurs d’un Mondialisme qui a pour objet, d’une part la soumission des peuples par leur neutralisation dans un métissage généralisé, et d’autre part la disparition des frontières, des nations et des États.

Une fois neutralisés et appauvris, les peuples ne seront plus qu’une masse bigarrée dépourvue de mémoire, d’identité, de racines, de convictions, d’idées, et donc incapables d’exiger davantage que leur pitance quotidienne, tandis que l’effacement des structures nationales et des entités étatiques, dont le devoir est d’assurer le bien commun, permettra l’émergence définitive, sans espoir de retour, d’une gouvernance (terme emprunté à la sphère économique) globalisée, chargée d’administrer les richesses afin que l’oligarchie internationale des possédants soit certaine d’engranger seule l’essentiel des profits sans courir le risque que la plèbe citoyenne soit en mesure de se révolter un jour.

La masse critique qui favorisera le basculement n’est cependant pas encore atteinte. Si les oligarques internationaux – classes supérieures de la bourgeoisie, banquiers, affairistes, organisations telles que le FMI, la Banque mondiale, l’OTAN, Wall Street, la City, le CAC 40, j’en oublie – déjà entrevoient la victoire à laquelle ils travaillent depuis longtemps, ils ont cependant bien conscience qu’ils ne la tiennent pas encore tout à fait. Il est dès lors impératif pour eux que toute révolte de leur adversaire, le peuple, soit réprimée. Car qu’est-ce que le peuple pour ces gens-là, sinon ceux qu’ils nomment les « populistes », dans une apothéose de mépris et de haine.

Le peuple, c’est ce que les bourgeois conduits par Adolphe Thiers (les Versaillais massacreurs de la Commune) désignaient comme la « canaille », la masse populaire post-révolution française. Une révolution qui se fit avec le sang des pauvres et des modestes poussés par les possédants qui en recueillirent les fruits, puis par eux rejetés dans l’enfer du prolétariat.

Les Gilets Jaunes, représentant les citoyens de plus en plus nombreux qui pâtissent de l’enrichissement démentiel d’une minorité, figurent une sorte d’avant-garde de l’ensemble du peuple dont on craint la colère et les débordements. A Rome, quand les ministres impériaux pressuraient par trop la plèbe, celle-ci en effet s’insurgeait. Elle devenait bientôt une vague qu’enflait la montée d’un désarroi fait de privations et de souffrances. Il arrivait que la plèbe quelquefois envahisse le palais, se saisisse des ministres, les traîne dans les rues, se livre sur eux à d’innommables sévices et finisse par les jeter, cadavres sanguinolents à peine reconnaissables, du haut de la roche tarpéienne ou dans les eaux limoneuses du Tibre.

C’est ce que craignent aujourd’hui Macron et son gouvernement, mais également cette Union européenne qui n’est qu’une officine vouée au génocide des peuples d’Europe. Aussi leur faut-il se prémunir contre la colère populaire. Rien de mieux et de plus efficace, dès lors, comme cela s’est déjà produit, que de laisser se dérouler un acte terroriste que l’on aurait pu empêcher.

L’auteur de l’attentat de Strasbourg était connu depuis longtemps puisque son casier porte l’inscription de 27 faits criminels. Le marché de Noël, cible présumée depuis longtemps d’éventuels massacres islamistes, s’était trouvé comme par hasard dégarni ce jour-là de la moitié des troupes habituelles de CRS. Les deux larges entrées ouvrant sur le marché, sévèrement gardées (gendarmes connaissant le futur assassin et chargés de vérifier les papiers et les sacs des visiteurs, véhicule avec écrans sur lesquels apparaissaient les visages de ceux que l’on contrôlait, etc.), étaient censées être suffisamment sécurisées, en tout état de cause, pour que quiconque qui fût fiché et porteur d’une kalachnikov se vît arrêté dans son élan meurtrier.

Et pourtant, le pire est arrivé.

La question inévitable : à qui profite le crime ? trouve aisément sa réponse. Il profite aux oligarchies française, européenne et mondiale, soucieuses de prévenir tout renversement de l’ordre social. Établir un État policier et réduire définitivement à l’impuissance tout perturbateur potentiel ? Voilà certes belle lurette que les oligarchies en rêvent. Il est toutefois trop tôt pour qu’elles puissent ouvertement révéler au monde ce qu’est la dictature qu’ils appellent démocratie. Il y manque un prétexte, plusieurs fois répété, déclenchant le basculement. Ce prétexte, quoi de plus simple que de contribuer à le fabriquer. D’abord Charlie Hebdo, puis le Bataclan, puis Nice, puis Strasbourg. Progressivement, les mailles du filet dictatorial se resserrent. La « canaille » finira par souhaiter l’État policier, terrorisée par les meurtres gratuits dont les victimes sacrificielles sont immanquablement choisies parmi les leurs.

Cynisme impensable, dira-t-on ? Il suffit pourtant d’écouter l’un des grands inspirateurs et membre de l’oligarchie : Jacques Attali. Son cynisme froid, calculateur, sociopathe fait froid dans le dos. Ceux pour qui il travaille en viendront-ils à massacrer les citoyens par millions ? Pour que s’affirment enfin totalement leur pouvoir et leurs profits, sans aucun doute et sans hésitation. Le marché de Noël à Strasbourg ? Une étape supplémentaire, rien d’autre, dans une mondialisation sanglante au bénéfice d’une poignée de prédateurs.

Dr Michel Bugnon-Mordant, essayiste

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