Ils n’ont rien compris, décidément. Ils n’ont pas compris, ces décideurs politiques, ces élus, ces « spécialistes » qui pullulent sur les plateaux TV et ces journalistes parfaits relais du Gouvernement, que le peuple ne leur accordait plus aucun crédit, d’où le mouvement des Gilets jaunes…
On les voit, depuis l’attentat islamiste de Strasbourg, se relayer, dénoncer les « complotistes », appeler à « ne pas manifester samedi », rappeler les consignes de prudence, eux qui, du côté du gouvernement, se sont montrés incapables, durant deux jours, de capturer un individu dangereux mais manifestement blessé, seul, encerclé, qui est en train de se jouer des forces de sécurité dans une des villes d’Europe les plus surveillées (il vient d’être abattu hier soir seulement).
Ils vous demandent de rester chez vous samedi, incapables qu’ils sont de mater les islamistes sur notre propre sol. Les mêmes, comme Christophe Castaner, qui veulent rapatrier chez nous des djihadistes ayant combattu contre la France, vous réclament de taire vos revendications sociales, économiques, identitaires, le temps d’un samedi. Et de « faire nation », tous ensemble. Venant de ceux qui n’ont de cesse de la déconstruire, c’est une honte.
Ceux-là même qui évoquent les menaces graves qui planeraient sur l’ordre public, le risque pris par les Gilets jaunes en allant manifester samedi, ne disent rien concernant les grands temples de la consommation. Eux seront bien ouverts ce samedi, accueilleront des millions de consommateurs avant Noël. Eux aussi, pourtant, constituent des lieux privilégiés pour n’importe quel fou d’Allah qui aurait décidé de faire un carnage.
Ne manifestez pas, braves Gilets jaunes, c’est dangereux ! Par contre, allez consommer, allez permettre aux grandes enseignes de refaire leur chiffre d’affaire de l’année, sur votre dos, vous qui les avez obligées à réduire leur activité depuis quelques semaines ! Le terrorisme islamiste ne franchira pas les portes de la FNAC ou de Carrefour, c’est promis !
Ah qu’ils sont hypocrites, ces décideurs, qui ne cessent de dénoncer une certaine violence imputée parfois aux casseurs, parfois aux ultras de la droite et de la gauche, parfois aux Gilets jaunes. Des dénonciations alors même que, sans ces violences, et suite à des manifestations syndicales traditionnelles, la simple évocation par le Président d’une possible hausse du SMIC (même biaisée), d’une baisse de la CSG, d’un débat sur l’immigration, n’auraient jamais existé.
Mais quel mépris ont ces gens pour leur propre peuple ! Ils ont permis une société où des millions de Français peinent en cet hiver à se chauffer, asphyxiés qu’ils sont par les taxes sur leurs factures d’électricité. Ils ont enfanté un monde dans lequel on peut désormais mourir pour une cigarette refusée, pour un simple regard, pour une simple remarque. Ils ont permis à des fous furieux se réclamant de la religion musulmane de massacrer des civils sur la terre d’Europe. Et ils se permettent encore de vous traiter de salopards, d’inconscients et de charognes parce que vous vous refusez à ne pas aller manifester pour défendre vos droits samedi ?
Chaque sortie médiatique, chaque déclaration publique, chaque décision politique creusent inexorablement le fossé entre une partie du peuple, celle des Gilets jaunes et de leurs soutiens, massifs, et une petite oligarchie, bourgeoise, très parisienne, qui sent bien que le vent tourne, que tout cela devient de moins en moins contrôlable.
Ils vous accusent de nuire à l’économie française en bloquant, vous qui ne pouvez pas offrir des repas de qualité et un logement digne à vos gamins ! Ils vous disent que vous menacez la sécurité du pays en allant manifester à quelques jours d’un attentat, vous qui vous inquiétez désormais à chaque sortie nocturne de votre fille ou de votre femme dans les rues des grandes métropoles françaises !
Face à tant de mépris, face à tant de propos insanes, il est temps de leur faire un grand bras d’honneur !
Julien Dir
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Crédit photo : Coluche by mr.paille Fickr (cc)
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