Une récente publication de l’Insee indique que le taux de fécondité décroit régulièrement depuis 2015 en France. Mais l’Institut souligne dans le même temps que cette fécondité reste stable chez les femmes immigrées.
L’âge n’a pas d’importance…
Une nouvelle étude de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) publiée le 13 décembre traite de la fécondité des femmes en France. La grande tendance qui se dégage de ces travaux est que la fécondité est en recul depuis 2015. Ce taux de fécondité était donc de 1,88 enfant par femme en 2017. Rappelons que le même indicateur était d’environ 2,00 enfants par femme entre 2006 et 2014. Autre fait marquant, la Guyane et Mayotte ont vu ces trois dernières années leur fécondité augmenter.
Par ailleurs, l’Insee note que cette diminution du nombre d’enfants par femme ne concerne pas une classe d’âge en particulier. Ainsi, pour tous les âges avant 35 ans, la fécondité baisse chaque année depuis 2015. Concernant les âges les plus féconds (soit avant 30 ans), la baisse déjà constatée par le passé s’est accélérée en 2015. De leur côté, les femmes âgées de 30 à 34 ans ont vu leur fécondité diminuer également en 2015 et 2016, dans une moindre mesure toutefois. Une baisse aussi observée en 2016 chez les femmes ayant entre 35 et 39 ans.
Enfin, l’âge moyen à la naissance des enfants poursuit sa progression : il augmente de 0,1 an par année, pour atteindre 30,5 ans en 2016.
Une baisse pour toutes les classes sociales
Quant à l’analyse par le prisme des revenus, tous les niveaux de vie sont concernés par la baisse du taux de fécondité. Avec tout de même des nuances. Les femmes appartenant aux 25 % des ménages les plus modestes (premier quartile de niveau de vie) ont une fécondité, à âge donné, plus élevée que les femmes un peu moins modestes qu’elles (deuxième quartile).
Dans les classes sociales avec les revenus les plus importants (quatrième quartile), la fécondité est plus tardive (maximale à 31 ans) quand elle se situe autour de 28 et 29 ans pour les autres catégories de revenus. Mais l’enseignement principal reste le fait que, quel que soit leur niveau de vie, les femmes ont eu moins d’enfants en 2016 qu’en 2013.
Toutes les femmes… sauf les immigrées !
Autre point qui a interpellé les enquêteurs de l’Insee, la stabilité de la fécondité sur la même période chez les femmes immigrées. Avant tout développement, donnons la définition fournie par l’Institut concernant le terme « immigré » : « personne résidant en France née à l’étranger et de nationalité étrangère à sa naissance ».
Et cette fécondité des femmes immigrées est en moyenne plus élevée que celles des non immigrées. D’après les taux de fécondité par âge estimés en 2015 et en 2016, elles ont environ 0,8 enfant de plus par femme que les non immigrées. Pour expliquer le phénomène, la publication de l’Insee ajoute : « Ce phénomène est en partie lié à l’effet de l’immigration, qui décale souvent les naissances après l’arrivée dans le pays d’accueil. »
Chez ces femmes immigrées, le taux de fécondité s’est alors maintenu autour de 2,7 enfants par femme en 2015 et 2016. Un niveau comparable à celui des années 2012 à 2014.
L’Insee se veut cependant mesuré dans son analyse : « Rapporté au taux de fécondité global en France en 2014 (2,00), « la contribution des femmes immigrées » reste cependant « limitée » à 0,1 enfant par femme. Elle n’a quasiment pas évolué depuis 2012. » Une retenue qui n’empêche pas toutefois l’ouverture de quelques pistes de réflexion sur des sujets connexes. Comme la progression du nombre de nouveau-nés dépistés pour la drépanocytose dans les maternités françaises.
Crédit photo : Pixabay (CC0/briefkasten2)
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