Non, je ne suis pas amateur des théories du complot dont les adeptes nuisent aux causes qu’ils prétendent défendre. Oui, il y a bien un islamiste et délinquant de droit commun prénommé Chérif qui a tenté de massacrer cette semaine mes compatriotes sur le marché de Noël de Strasbourg, en Alsace.
Cette vérité n’empêche pas de pouvoir (de devoir) se poser des questions :
- Pourquoi cet individu, hasard sans doute, aurait-il dû être arrêté le matin même où il allait passer à l’acte ? Pourquoi cette traque aussi longue dans une des villes les plus sécurisées de France ?
- Qu’est-ce qui explique qu’immédiatement après l’annonce de cette fusillade, des responsables politiques de gauche comme de droite aient appelé les Gilets jaunes à cesser toute manifestation, à ne pas faire d’acte V ?
- Si « le motif terroriste » n’est pas avéré, comme le disait encore hier matin un secrétaire d’État, alors pourquoi mobiliser les forces de sécurité comme s’il s’agissait d’un attentat islamiste ?
- Qu’est-ce qui explique l’abandon par la presse mainstream de la thématique des Gilets jaunes, pour consacrer toute la journée de mercredi 12 décembre à cette fusillade, à ses conséquences, aux analyses « d’experts » friands de plateaux…?
- Pourquoi le Gouvernement a-t-il, à la suite d’une fusillade (et d’une seule) décrété le plan Vigipirate niveau attentat, alors même que d’autres personnes ont, ces derniers mois, elles aussi été victimes de fusillades sans susciter une telle mobilisation ?
Ces questions appellent des réponses.
Le 10 septembre dernier, deux individus sont tués dans une fusillade (un règlement de comptes) dans le Var, une affaire qui ne s’emballe pas et qui ne fait que quelques lignes dans les journaux. Toujours en septembre, à Saint-Denis, pas de prise d’antenne nationale sur cette fusillade ayant coûté la vie à cet adolescent.
Le 7 octobre dernier, une fusillade éclate encore, en plein Paris, sans que l’ensemble de la presse mainstream ne fasse de cet évènement le seul sujet de leurs éditions. En octobre toujours, une fusillade à Toulouse ne suscite pas autant de remous.
Un homme tué par balle dans sa voiture à Neuilly en octobre, un assassinat à Toulon en novembre, une nouvelle fusillade à Toulouse….. cela fait beaucoup d’autres fusillades en France ces derniers mois.
De quoi réellement se poser des questions. Non pas sur l’acte en lui-même qui s’est produit mardi 11 décembre à Strasbourg. Mais sur sa médiatisation, sur ses conséquences, sur la pression à destination de l’opinion publique en colère, sur la remise au premier plan d’un « Gouvernement de crise » et de « forces de l’ordre qui vous protègent ». Car un Président qui neutralise un terroriste, comme un Président qui libère un otage, c’est un Président qui regagne, avec son gouvernement, en popularité dans l’opinion publique.
« Surtout ne manifestez pas, vous prenez des risques, et vous bloquez le travail des forces de l’ordre vis-à-vis d’autres causes plus importantes » nous dit-on en substance en haut, dans les sphères du pouvoir aidées par leurs précieux relais médiatiques. Les mêmes qui vous disent cela ont permis à ce pays d’accueillir (cf. l’attentat de Nice) ou d’enfanter des monstres (Chérif C est né à Strasbourg de parents immigrés), et vous ont de facto mis en danger ainsi que vos proches.
C’est écœurant. De plus c’est vous qui êtes traité de fou, d’être ignoble, ou de nauséabond, si vous vous posez simplement des questions et si vous expliquez qu’une fusillade ne devrait pas enrayer une contestation populaire inédite. Mais aux abois, les dirigeants de notre pays abattent une de leurs dernières cartes.
Ne soyez pas dupes. Oui, il y a bien eu une fusillade à Strasbourg et des victimes une nouvelle fois, des conséquences de l’immigration, de l’islamisme, ou des deux. Et il y en aura encore, demain et après demain, puisque nos dirigeants ne prennent pas les mesures adéquates et pleines de bon sens. Mais non, ceux qui veulent vous faire vous terrer chez vous et vivre dans la peur, agitant le spectre du terrorisme, en vous demandant de faire « bloc » à leurs côtés « derrière la nation tout entière », ne vous veulent pas du bien non plus.
Comme disent les joueurs de poker : Tapis ! All in ! Fin du jeu ?
Julien Dir
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