Les propos sont effarants. Mais ils émanent d’un député, Bruno Bonell (LREM) qui, sur le plateau de Cnews, a déclaré se méfier des référendums d’initiative populaire, puisqu’en gros les Français pourraient « mal voter ».
« Si on faisait des référendums les gens voteraient pour la peine de mort et seraient beaucoup plus durs sur l’immigration » a déclaré le député macroniste, concédant par cet aveu sa difficulté avec le choix démocratique de son propre peuple.
C’est Jordan Bardella, du Rassemblement national, qui l’a ensuite recadré, sans réponse de son interlocuteur.
Ce député LREM nous explique que le référendum d’initiative populaire est dangereux car les Français pourraient choisir de mettre fin à l’immigration !
Ils sont totalement conscients que leur politique est contraire à la volonté du peuple mais l’impose à marche forcée. #cynisme pic.twitter.com/8q1tHKFRYs
— Jordan Bardella (@J_Bardella) 11 décembre 2018
Bruno Bonell n’est pas que député. Il est cofondateur de la société Infogrames et ex-président des sociétés Infogrames puis Atari. Il est depuis 2007 à la tête de Robopolis, société spécialisée dans la robotique personnelle.
Sur sa fiche Wikipedia, sourcée, on peut lire à propos de Bruno Bonell :
« Au bout de six mois, il est le 3e député le moins actif selon le classement établi par Capital. Le Monde relève en mars 2018 que « pendant des mois, il n’a pas ouvert la bouche, ni en commission, ni dans l’hémicycle » ; il a alors rédigé une seule question écrite, aucun amendement, et n’a été cosignataire que de 6 propositions de loi ou résolutions. Bruno Bonnell justifie cette attitude par la volonté de ne pas offrir « un temps d’expression équivalent à l’opposition ». Se qualifiant d’« élu de la nation », il revendique le fait de ne pas se mobiliser dans sa circonscription, considérant qu’« il faut sevrer la population des vieilles pratiques ».
En février 2018, l’un de ses collaborateurs parlementaires le quitte, assurant avoir travaillé pendant plusieurs mois sans contrat de travail ni salaire.»
Lors de l’élection législative de 2017, Bruno Bonell a été élu avec 13 959 voix au premier tour puis avec 18477 voix au second, dans la 7ème circonscription du Rhône, alors qu’au premier tour, elle comptait 82455 inscrits, tout comme au second. C’est dire effectivement « l’écart démocratique » et le problème de légitimité démocratique que rencontre Bruno Bonell, élu grâce au scrutin majoritaire, par une très large minorité de ses administrés.
Mais la conclusion ira à cet amoureux de la démocratie, y compris parlementaire, qui en dit long sur son rapport à l’être humain et à la population française : « Ce qui se dit en circo, j’en ai rien à foutre ».
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