Les cinq principes que tout bon journaliste doit respecter

On peut supposer que Jeanne Emmanuelle Hutin profitait d’un repos bien mérité ce dimanche 2 décembre. Titulaire de la chaire « éditorial » de Dimanche Ouest-France, elle indique chaque semaine ce qu’il convient de croire et de dire en respectant la bien-pensance. Et cela en distinguant le Bien du Mal, ce que savent faire les démocrates-chrétiens.

Un véritable plaidoyer de faveur de la caste journalistique

Ce dernier dimanche, l’éditorial de Mme Hutin a été remplacé par un « commentaire » d’un certain Philippe Lemoine ; on  a eu droit à un véritable plaidoyer de faveur de la caste journalistique. Tout démarre avec une « étude » qui « révèle que les journalistes sont devenus la troisième profession la plus visée, juste derrière les femmes et les hommes politiques et les personnalités publique (artistes, animateurs…). Certes « chaque jour, des milliers de journalistes font leur métier honnêtement ».

Pourtant M. Lemoine oublie l’essentiel. Aujourd’hui, la plupart des médias (journaux, radios, télés) appartiennent à des milliardaires. C’est vrai pour Libération (Patrick Drahi), Le Monde (Niel – Pigasse), Le Figaro (Dassault) , Les Échos (Bernard Arnaud), Europe 1 (Arnaud Lagardère), TF1 (Martin Bouygues) Le Point (François Pinault), etc. etc.

Le rêve de tout ministre n’est-il pas de passer au 20-Heures de TF1…

Si ces milliardaires mettent la main sur ces médias, ce n’est ni par désintéressement, ni par souci d’aider une industrie qui souffre, mais par volonté de se procurer un outil qui leur donne de l’influence. Avec ce train électrique, ils pourront influencer la vie politique. Le rêve de tout ministre n’est-il pas de passer au 20-Heures de TF1… Pour un homme politique soucieux de toucher les catégories populaires, il est bon de passer dans la matinale de Jean-Jacques Bourdin (BFM TV –RMC).

 Voilà un instrument de puissance qui permet aux propriétaires de ces médias d’être respectés par le gouvernement ; voire d’être tenus en haute considération puisque les politiques ont besoin d’eux. Il est même conseillé pour un quidam qui cultive des ambitions présidentielles d’être « ami » avec les propriétaires de ces organes d’information ? La direction du média concerné en tiendra compte et s’arrangera pour faire bénéficier « l’ami du patron » d’un traitement privilégié ; c’était le cas autrefois avec Bernard Tapie à TF 1.

« La liberté de la presse débute et s’arrête au tiroir-caisse » (Robert Hersant)

Parler de l’indépendance des journalistes est une aimable plaisanterie. Vu le nombre important de chômeurs existant dans cette profession, ceux qui ont la chance d’avoir un emploi à Ouest-France (quotidien) ou dans sa filiale Publihebdos (hebdomadaires locaux) se gardent bien de faire des vagues. Il leur est conseillé de s’écraser. Car retrouver une place dans un autre support relève de l’exploit.

Pour toutes ces raisons, au fil du temps, s’est constitué un règlement intérieur non écrit que les journalistes sont prié de respecter :

1° On ne traite pas les sujets qui pourraient fâcher les propriétaires. Exemple : on voit mal TF1 lancer une enquête sur les pots-de-vin dans le BTP ; Martin Bouygues n’apprécierait pas et le directeur de l’information de la chaîne serait viré.

2° On respecte les puissants (politique, économiques, financiers). Car le propriétaire peut avoir besoin de leurs services aujourd’hui ou demain. A haut niveau, le renvoi d’ascenseur est une pratique courante.

3° Les amis du propriétaire ont table ouverte dans le canard.  C’était le cas autrefois avec Michel Rocard dans Le Nouvel Observateur ; c’est toujours vrai à Ouest-France pour Pierre Méhaignerie.

4° On traitera avec précaution tout papier qui pourrait gêner les annonceurs. Les principaux s’appellent aujourd’hui grandes surfaces (Leclerc, Carrefour, Intermarché, etc.) et collectivités territoriales. Un grand professionnel de la presse, Robert Hersant, résumait ainsi la chose : « La liberté de la presse débute et s’arrête au tiroir-caisse ».

le rejet dont souffre le monde de la presse ne date pas d’aujourd’hui 

Philippe Lemoine devrait se consoler en se souvenant que le rejet dont souffre le monde de la presse ne date pas d’aujourd’hui : seules 29% des personnes interrogées ont confiance dans les médias (enquête Ipsos, Le Monde, mardi 4 juillet 2017). Quant aux journalistes, ils ont le droit de considérer qu’ils son les porte-parole du Système ; c’est par leur canal que passe l’idéologie dominante (Mondialisme, européisme, droit-de-l’hommisme, libéralisme économique et culturel, immigrationisme…).

 Or « l’idéologie dominante est toujours celle de la classe dominantes, qui de ce fait s’impose aussi, même sans le vouloir explicitement, comme productive d’idées. C’est elle qui fixe symboliquement – et si nécessaire de manière punitive – les frontières de l’acceptable et de l’inacceptable, du légitime et de l’illégitime, du consensuel et de l’hérétique. C’est elle qui refoule, censure ce qu’elle ne supporte pas. » (Alain de Benoist, Éléments, juin – juillet 2018).

5° Les faits divers devront être abordés avec « discernement » ; surtout s’ils concernent des immigrés. Il est de bon ton de ne pas préciser la nationalité ou l’appartenance ethnique du délinquant ; c’est-ce qu’exige le politiquement correct appliqué par tout rédacteur sortant d’une école de journalisme.

Bernard Morvan

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Une réponse à “Les cinq principes que tout bon journaliste doit respecter”

  1. […] est grand temps d’éclairer différemment les citoyens et de leur ouvrir les yeux sur les orientations désastreuses d’une « caste […]

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