La demande de rétablissement de l’Impôt sur la Fortune que l’on peut voir circuler émanant de certains groupes de Gilets jaunes est totalement démagogique.
Tout d’abord, la plupart de ceux qui demandent son rétablissement ne doivent pas connaitre tous les tenants et les aboutissants de cette taxe, une de plus en France.
Car si elle était rétablie, il est bien évident que ceux qui pourront partir du pays, excédés par les taxes, le feront et ne la paieront plus. Ceux qui ne le voudront pas, ou ne le pourront pas (souvent ceux qui ont bossé comme des chiens toute leur vie pour pouvoir parvenir à ce niveau de richesse) seront les dindons de la farce.
Car il ne faut pas croire que ce sont les banquiers, les footballeurs ou les stars du show biz qui payent l’impôt sur la fortune…Avez vous entendu parlé des football leaks ? Des arrangements entre « amis » pour ne pas payer l’impôt ? De ces stars qui payent hors de prix des « oeuvres d’art » pour bénéficier de crédits d’impôts exorbitants ?
Tout comme les droits de succession, cette infâme machine à guillotiner l’héritage familial et la transmission, ces impôts devraient disparaitre. Oui, les droits de succession aussi, car au nom d’un égalitarisme fou, certains voudraient empêcher l’enfant de bénéficier du labeur et des acquisitions de sa famille. Du passé, faisons table rase….
« Oui mais l’impôt, c’est la solidarité nationale », rétorquent ceux qui veulent instaurer des taxes partout où c’est possible.
Argument fallacieux : il y’a déjà la TVA, finalement sans doute l’impôt le plus juste en France, qui devrait être lui même réparti entre les différents échelons locaux, régionaux, nationaux, européens.
Chaque citoyen, quel qu’il soit, paye le même montant lors de ses achats. On pourrait imaginer une amélioration de cette taxe, qui serait plus élevée plus le produit acheté vient de loin (pour dissuader justement de cet achat et favoriser l’économie locale, sorte de détaxation de la proximité). On pourrait également imaginer, pour les plus pauvres, une TVA largement au rabais.
Car la TVA, seul impôt qui devrait être conservé, tout en étant modulé (il s’agit d’un outil, pas d’un objet sacré intouchable), permettrait justement à chaque citoyen de « faire communauté ». On paye le même montant, ce qui peut paraitre injuste de prime abord, mais on bénéficie des mêmes soins grâce à un hôpital public redevenu de qualité et d’égalité (avec les mêmes services à Paris comme à Carhaix), avec les mêmes services de transport et les mêmes infrastructures dans la Creuse que dans le Pas de Calais ou en Bavière (si on étend le principe à toute l’Europe). Un enseignement public de même niveau, à Rennes comme à Gonesse ou à Varsovie, et la sécurité de tous assurée, à Brest, comme dans l’East London ou à Rome.
En quelque sorte, on réconcilie, au sein d’un continent qui se protège (par ses frontières, par ses taxes vis à vis de l’extérieur, par sa souveraineté), le meilleur du libéralisme avec le meilleur du collectivisme. Plus d’Etat voyou qui rackette le citoyen, qui prétend redistribuer à sa place (alors que par définition, un citoyen non racketé n’a aucun intérêt à épargner, et il est plus ou moins obligé de dépenser son argent, donc de faire tourner l’économie au service de sa communauté.
Et en même temps que cette fin du racket d’Etat, un vrai service public de qualité financé par l’impôt unique (qui va de pair avec la fusion de toutes les aides possibles en une seule, allouée par l’Etat central selon des critères cumulables et bien précis de parentalité et de revenus).
Pour cela, il faut faire des choix forts. Il faut mettre les banques au pas, les nationaliser au besoin (qu’est-ce qu’une banque si ce n’est une institution censée être au service des citoyens, et pas d’elle même ?). Récupérer sa souveraineté monétaire, ne plus accepter le règne du dollar. Faire l’Europe, la vraie, avec son armée, et surtout, son service public qui garantisse l’égalité de traitement pour tous, de la santé à l’éducation, de la sécurité au transport.
Y parvenir, cela passe par l’établissement d’une démocratie directe (je l’évoquais hier), mais aussi par la fin du racket fiscal organisé, par l’abolition de ces impôts injustes qui font fuir les uns, magouiller les autres, et qui au final asphyxient tout le monde.
L’argent est dans les caisses. Il ne demande qu’à être bien gérer, effectivement au services des peuples libres d’Europe !
Julien Dir
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