Donneur de leçon de la première heure, Emmanuel Macron est aujourd’hui sous le feu des projecteurs et, comme l’ont laissé entendre les autorités vénézuéliennes, avant d’aller critiquer ce qu’il se passe ailleurs, le président français devrait s’occuper de ce qu’il se passe chez lui plutôt que de jouer la montre comme il semble le faire.
Au lendemain de la mobilisation nationale des Gilets jaunes du 24 novembre dernier, les autorités vénézuéliennes faisaient part, via un communiqué de presse diffusé notamment sur Twitter, de leurs préoccupations face à la « répression » orchestrée par les forces de l’ordre françaises.
« Le gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela manifeste sa préoccupation au sujet des récents événements survenus dans plusieurs villes de la République française, où des milliers de manifestants, protestant contre la mise en œuvre de mesures économiques impopulaires, ont été violemment réprimés par les services de sécurité, provoquant des dizaines de blessés et d’interpellations », pouvait-on lire dans le communiqué.
Le gouvernement de Caracas exhortait alors les autorités françaises au « dialogue » afin de « prévenir l’accroissement des tensions » et émettait le souhait que « les institutions françaises agissent dans le respect des droits fondamentaux de sa population ». Un pieds de nez à Emmanuel Macron, lui qui, il y a quelques mois, a soutenu l’initiative du Canada et cinq pays latino-américains « demandant une enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur de possibles crimes contre l’humanité commis selon eux par le gouvernement du Venezuela ».
Emmanuel Macron aurait dû prendre note de la déclaration du gouvernement vénézuélien, ce dernier ayant préféré jouer le pourrissement dans son propre pays et refusant d’écouter son peuple. Résultat : la situation empire, les violences augmentent au point que la presse étrangère s’inquiète et parle désormais de « guerre civile » dans les rues de Paris.
Les Gilets jaunes, la France d’en bas
Boudés par le pouvoir en place, les Gilets jaunes — la France d’en bas — n’ont d’autres choix que de battre le pavé pour se faire entendre. Coluche disait : « il y a une pyramide sociale. Il y a un mec qui est là, tout seul. Plus on descend, plus on est nombreux. Quand on arrive en bas, on est vraiment dans la merde. C’est ce que je voudrais qu’on remue, la merde, et que l’odeur revienne au nez de ceux qui nous dirigent ». Une citation qui prend un sens particulier aujourd’hui : l’odeur remonte au nez de notre jeune président…
« Les mobilisations des Gilets jaunes, qu’on soit pour ou contre, ont le mérite de mettre en lumière la façon dont le gouvernement Macron traite la France d’en bas : des vaches à lait qu’il faut, au mieux, ignorer et ponctionner, au pire, tabasser, surtout si elles demandent un semblant de justice sociale…» commente un Internaute qui nous a adressé cette information par email.
Cela ne fait aucun doute, Emmanuel Macron est bel et bien en mesure de donner des leçons aux présidents étrangers…
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