L’entrée des lycéens dans le mouvement social dur lancé par les Gilets Jaunes se traduit dans toute la France par des blocages, soit dans les lycées des centre-villes, soit dans des lycées sectorisés ou situés dans des banlieues multiethniques. Si dans le second cas les Gilets Jaunes – ou la contestation de Parcoursup – n’est qu’un prétexte pour mettre le « zbeul », c’est à dire l’émeute, dans le premier cas, des revendications clairement en écho avec les Gilets Jaunes ont été formulées., par exemple vendredi dernier avec le lycée Clémenceau de Nantes.
Ce 4 décembre au matin cependant, devant le lycée Michelet, les aubettes de bus et de tram (Michelet Sciences), ligne 2 ont été saccagées vers 9h00 du matin et le feu mis à des poubelles. Les pompiers venus les éteindre ont été caillassés, la circulation du tramway a été interrompue. Des blocages ont aussi été signalés à la Herdrie (Basse-Goulaine) et Guit’hau dans le centre-ville de Nantes – dans ce dernier lycée les cours n’ont pas été perturbés ; la veille, les lycées Jules Verne, Carcouët (le Breil) et Camus (Bellevue) ont été bloqués.
« On retrouve dans le mouvement des lycées de banlieue sensible dont certains élèves veulent juste mettre le bordel et se foutent du mouvement, mais aussi des lycéens qui sont sincères et se sentent réellement solidaires des Gilets Jaunes… qui peuvent être leurs parents ou voisins », commente un policier nantais. « En tout cas, avec les lycéens et la fac dans la mobilisation, la situation va encore se tendre, les jeunes sont chauds et sont facilement manipulables ».
A la fac de lettres, l’extrême-gauche étudiante s’est enfin trouvée une raison valable pour entrer dans la contestation sans avoir l’air de récupérer les Gilets Jaunes : la hausse des frais d’inscription pour les étudiants étrangers. Une AGa eu lieu le 30 novembre et des étudiants sont allés à l’aéroport, puis manifester en ville le 1erdécembre.
Un appel au blocage total de la fac de lettres a été lancé le jeudi 6 novembre pour 6h30, avec une AG ensuite et une manifestation en ville à 18h30. Reste à savoir si le blocage sera suivi : « l’année dernière j’ai failli perdre mon année à cause de ces cons de bloqueurs, les examens ont été perturbés, alors si ça recommence cette année, ça ne va pas le faire ! » s’exclame une étudiante en histoire.
La mobilisation gauchiste dans les facultés semble faire de moins en moins recette. Ainsi, symptôme de la fin d’une époque, les bloqueurs qui ont essayé de bloquer la faculté de Rennes II cet automne ont été pris à partie par les étudiants, et les CRS arrivés pour débloquer… applaudis.
Louis Moulin
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