L’absence d’écoute de Macron et du gouvernement aux profondes racines de la colère populaire a aussi des conséquences… sur les radars. Dans certains départements, plus de 80% d’entre eux sont hors service. La Bretagne n’est pas en reste.
600 radars ne fonctionnent plus
Selon le site spécialisé radars-auto.com 600 radars ne fonctionnent plus, dont 150 détruits depuis le 17 novembre. Ce bilan datait cependant du 29 novembre et depuis les destructions, bâchages et autres tags sur les radars se sont accentués. La France comptait cet été 3275 radars, dont 1993 radars fixes et 407 radars discriminants. Une première vague massive de bâchages de radars avait eu lieu au début de l’année lors de la fronde contre les 80 km/h.
En Vendée, les radars de Bellevigny ( route La Roche – Montaigu) et Belleville sur Vie (RD937) ont été incendiés, et au moins deux autres bâchés. En Seine-et-Marne d’où est parti le mouvement des Gilets jaunes, 22 des 26 radars (85%) sont hors service. La Dordogne fait presque aussi bien avec 19 des 23 radars HS (82%), tandis que dans les Landes, ce sont 55% des radars (15 sur 27) qui sont hors d’état de nuire au porte-feuille des automobilistes. Et 70% en Haute-Loire.
En théorie, la destruction de radars est passible de 75.000 € d’amende et cinq ans de prison (100.000 et 7 ans si elle est faite en réunion). Le tag est censé coûter 7500 € d’amende, mais pour le tribunal correctionnel de Mont de Marsan, bâcher un radar, que ce soit avec un gilet jaune, du scotch, un sac poubelle etc. n’est pas dégrader et n’est pas condamnable.
Dans les Côtes-d’Armor, 89% des radars sont hors service
La Bretagne n’est pas en reste – c’est d’ailleurs la vague de destructions la plus forte depuis la colère des Bonnets rouges contre l’écotaxe en 2013-14. Dans les Côtes-d’Armor, 89% des radars sont hors service –à l’automne 2013, il n’y en avait plus eu un seul. Et même les Gilets jaunes, qui ont appelé à bâcher les radars avec des… gilets jaunes pour faire état du ras-le-bol fiscal, ont du mal à en trouver d’intacts.
« Pour mon jour de congé, je voulais m’installer devant un radar avec un parapluie et mon gilet, pour l’empêcher de flasher et faire quelque chose d’utile », nous explique un Gilet jaune de la région de Saint-Nazaire. « J’ai roulé autour de Saint-Nazaire, Pontchâteau, Guérande, Saint-Gildas des Bois… pas moyen d’en trouver un qui fonctionnait ! Ils étaient tous bâchés, incendiés ou démontés ». Autour de Nantes en particulier, mais aussi à la pointe de la Bretagne, nombreux sont les radars qui se sont mis en rideau. Il faut croire qu’ils résistent mal au temps breton…
Louis Moulin
Crédit photo : DR
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