Si les panneaux ornant les routes de Bretagne font désormais une place (encore trop modeste) à la langue bretonne, cela n’a été permis qu’à la suite d’un long combat militant.
Signalisation bilingue
Les plus jeunes l’ignorent généralement mais les indications en breton sur les panneaux directionnels de la péninsule n’ont pas toujours été en odeur de sainteté ! Il aura fallu une pression acharnée de la part des défenseurs de la langue bretonne pour que l’État français, le plus centralisé d’Europe, finisse par céder du terrain dans les années 1980. Une époque où la décentralisation voulue par François Mitterand accordera aux collectivités locales davantage de pouvoirs. Qui resteront toutefois, notons-le, très limités.
Les premiers panneaux seront implantés dans le Finistère et dans le Trégor (ouest des Côtes d’Armor) ainsi que dans le Morbihan. Ils concerneront d’abord les entrées de communes puis les routes départementales. Mais, fidèle à sa réputation, l’administration ne manquera pas d’imposer une police d’écriture donnant moins de visibilité aux termes bretons qu’aux français sur les panneaux. Le nom en langue bretonne étant systématiquement situé sous le nom français, souvent écrit en itallique et dans une typographie moins épaisse.
L’histoire d’une lutte en vidéo
Plus tard, la signalisation bilingue gagnera aussi les entrées de villes de plusieurs communes du nord de la Loire-Atlantique (en Presqu’île de Guérande notamment) et quelques autres d’Ille-et-Vilaine. Qui reste le département breton où notre vieille langue est la plus rare sur les panneaux. Les deux grandes villes de Haute-Bretagne, Nantes et Rennes, adopteront dans les années 2000 puis 2010 une signalistaion bilingue sur les panneaux d’entrée de villes ainsi que pour la signalétique des noms de rues.
Pour retracer ce long combat qui a fait partie intégrante de la lutte pour la défense de l’identité bretonne, la web TV en langue bretonne Brezhoweb a consacré un reportage sur le sujet. Mais ce coup d’oeil dans le rétroviseur ne doit pas faire oublier que la partie n’est pas encore gagnée pour le breton sur nos routes.
Crédit photos : Wikimedia Commons (CC/Mikael Bodlore Penlaez)
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