Jean-Pierre Bardinet, 73 ans, ingénieur retraité, ancien directeur d’usine, a participé pour la première fois de sa vie à deux manifestations pacifiques : celles des gilets jaunes concarnois le 17 novembre (à moto, pour assurer la sécurité aux ronds-points) et la marche de dimanche dernier dans les rues de Concarneau. Il nous adresse ci-dessous une tribune libre intitulée Pamphlet Jaune, à propos des Gilets jaunes, d’Emmanuel Macron et de la création à venir d’un Haut conseil pour le Climat (HCC). Piquant.
Notre cher (très cher) Président, qui ne se distingue ni par sa perspicacité, ni par son souci de réduire la dette souveraine, qui est incapable de gérer notre pays avec efficience (faire mieux et moins cher : en fait, il fait moins bien et plus cher), confronté à la juste colère de 80% des citoyens, colère qui se concrétise par les manifestations débonnaires des gilets jaunes, a eu l’idée évidemment géniale, annoncée à grand bruit par les trompettes politico-médiatiques, de créer un « Haut Conseil pour le Climat » (HCC), nouveau Comité Théodule dont nos gouvernants de tous bords ont le secret, afin de désamorcer la grogne des gueux, à laquelle il n’a bien sûr rien compris.
Soucieux de montrer au peuple « son remarquable discernement, sa grande tolérance, sa grande ouverture d’esprit et son attachement à la saine controverse », il a soigneusement choisi les membres de ce comité Théodule pour que tous parlent d’une seule voix, la sienne et celle de la Sainte Eglise Réchauffiste, car enfin il est vital pour la planète pour les finances publiques que les gueux payent les très onéreuses indulgences climatiques qui les laveront de leurs péchés immondes de consommateurs irresponsables qui osent encore rouler en voiture thermique et se chauffer au gaz ou au fioul.
Il ne faudrait surtout pas introduire un loup dans cette douce bergerie du HCC, par exemple un affreux, un abominable scientifique climato-réaliste comme, par exemple, Vincent Courtillot, ou François Gervais, car cela mettrait en grande difficulté le dogme du réchauffement climatique anthropique et la politique climat-énergie onéreuse, irrationnelle et inutile la magnifique politique climat-énergie qui nous coûte, à nous les gueux, de plus en plus cher pour des prunes.
Pour le plus grand bonheur portefeuillesque des promoteurs des EnR intermittentes, qui, avec la mansuétude, pour ne pas dire la complicité des Pouvoirs Publics, ont une rente de situation garantie de 20 ans, aux frais des contribuables, et qui, les braves gens, contribuent aux difficultés financières d’EDF, obligé de par la loi d’acheter les MWh verts des EnR, même quand il n’en a pas besoin, à un prix conventionné bien au-dessus du prix marché.
Cette politique constitue donc une violation des règles de la concurrence, priorité étant donnée aux gentils électrons verts au détriment de méchants électrons rouges émanant des centrales thermiques, hydrauliques et nucléaires. Ces MWh verts mais inutiles seront revendus à prix négatif à d’autres pays européens, si toutefois une demande existe à ce moment. Et, quand la demande intérieure est forte et que les EnR ne produisent quasiment rien, notamment en heure de pointe hivernale du soir, EdF fait tourner à plein régime l’hydraulique, le nucléaire, le thermique à flamme, seul émetteur de méchant émetteur de CO2 rouge, et, si nécessaire, EDF importe de l’électricité de chez nos voisins, si toutefois ils en sont capables en ces soirs de crise…
Bref, pour sauver la Sainte Eglise Réchauffiste, pour justifier que nous, les gueux, acceptions, sourire aux lèvres, de payer les indulgences climatiques, ce Comité Théodule sera composé d’éminentes personnes, au-dessus de tout soupçon, lucides, compétentes, incapables de faire preuve d’alarmisme climatique irrationnel et débridé :
• Laurence Tubiana, Jeanne d’Arc sauveuse de la planète, que le monde nous envie
• Pascal Canfin Président de WWF (organisation écologique connue pour être une référence absolue en matière d’alarmisme climatique et de parfaite de mauvaise foi)
• Un panel judicieusement choisi de scientifiques éminents, connus pour leur défense unilatérale des thèses du GIEC/IPCC, reconnus urbi et orbi pour leur non-respect des règles de fonctionnement de la communauté scientifique souci de l’éthique scientifique et leur addiction à l’idéologie réchauffiste à l’honnêteté intellectuelle. Pour éviter toute dérive perfide, ces personnes sont rémunérées par l’Etat, ce qui introduit peut-être quelques contraintes d’indépendance.
Cela étant, on peut se demander à quoi servira ce truc-chouette-machin-chose, si ce n’est à augmenter les dépenses publiques. En effet, il existe déjà :
• Un conseil national de la transition écologique, créé en 2013
• Un comité d’experts pour la transition énergétique, créé en octobre 2015
• Une commission consultative pour la transition énergétique, créée en décembre 2015
• Une commission Climat et Développement (30 ONG de « solidarité internationale »)
• Un Ministère de la Transition écologique et solidaire (oui, oui, vous avez bien lu !), avec une noria de fonctionnaires (non, pas de ponctionnaires), et une dotation budgétaire fort conséquente, ce qui est normal, car une transition écologie et solidaire (sic), cela coûte énormément de sous, mais comme cela permet de sauver la planète, nous dit-on, c’est pour la bonne cause.
On peut légitimement se demander pourquoi un tel déploiement des forces vives de la nation, sachant que, quels que soient nos efforts, quel qu’en soit le prix pour les gilets jaunes et tous les gueux des provinces profondes, nos émissions de gaz satanique (qui est aussi, curieusement, à la source de toute la chaîne de la vie sur notre planète, grâce à la photosynthèse, magnifique invention de Dame Nature) ne se montent qu’à 0,9% des émissions mondiales.
Ne serait-ce pas, une fois de plus, un terrible gâchis de ressources et d’argent, pour des prunes, au détriment du financement des vrais problèmes actuels, et ils ne manquent pas ? D’autant que, si l’on se penche sur les observations, on constate qu’il n’y a quasiment plus de réchauffement global depuis le début des années 2000, selon les mesures satellitaires1 ,malgré une inflation des émissions mondiales de CO2, que les projections des modèles numériques divergent de plus en plus des observations2, que les océans persistent à monter3 avec la vitesse hallucinante de 1-1,5mm/an, sans aucune accélération (voir http://www.climate4you.com/ onglet oceans, sea level from tide gauges), que la banquise australe se porte fort bien, et que la banquise boréale, qui a perdu 2 millions de km2, est en train de se stabiliser depuis 3 ans, voire de se renforcer.
Il faut être conscient que la loi de transitude énergétique, élaborée par la Dame du Poitou, devenue par la suite Reine des Neiges, engendre des surcoûts considérables, que les citoyens ne connaissent pas nécessairement, compte tenu de leur dispersion. Selon une étude de l’IFRAP, les surcoûts de la loi de transitude énergétique se montent à 23 Md€ en 2016, et, si cette loi perfide perdure en l’état, ils se monteront à 70 Md€/an en 2030. De quoi faire imploser le pouvoir d’achat des ménages, la compétitivité de nos entreprises… et exploser notre dette souveraine.
Quant au dérèglement climatique, c’est un mythe, pour trois raisons :
1) Il n’y a pas de bon climat de référence qui aurait perdu la boule.
2) Si l’on prend la peine de se documenter sur les événements climatiques extrêmes, on constate qu’il y en a toujours eu, et souvent plus intenses que de nos jours. Mais la mémoire collective les a oubliés.
3) L’indice ACE, qui mesure l’énergie cumulée des cyclones/typhons/ouragans a diminué et est revenu à son niveau des années 19754
Pour finir, voici un article sur les EnR intermittentes, dont aucun politique, aucun média, ne fait état : https://www.contrepoints.org/2017/01/16/277913-energies-renouvelables-plus-cheres-inadaptees
1. Mesures satellitaires de température, par UAH (Université d’Huntsville, Alabama)
http://www.woodfortrees.org/plot/uah6/from:2002
2. Divergence des projections des modèles numériques par rapport aux observations
3. Par exemple, depuis le début des années 1800, le marégraphe de Brest, l’un des plus anciens du monde (bravo les Bretons !), mesure une faible montée régulière, sans accélération, de 1,08 +/-O,08 mm/an.
https://tidesandcurrents.noaa.gov/sltrends/sltrends_station.shtml?id=190-091
4. Indice ACE
Jean Pierre Bardinet
Crédit photo : DR
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