Les raffineries Total rejoignent le mouvement de grève générale entamé samedi 17 par les Gilets Jaunes. Officiellement, il s’agit de peser sur les négociations annuelles obligatoires (NAO) en cours. Officieusement… de rejoindre les Gilets jaunes sans se faire taxer de populisme ni faire de la basse récupération. Un appel à la grève pour 24 heures a été lancé ce 21 novembre à partir de 21 heures.
A la Mède, près de Marseille, Frédéric Ambrosio cité par nos confrères de la Provence est direct : « 80% des postes sont en grèves, nous arrêtons les expéditions, camions, bateaux […] Cela donnera un bol d’air aux gilets jaunes. On est tous dans le même bateau. On a aussi notre mot à dire ».
A Donges, le site de la raffinerie est bloqué par intermittence par les Gilets Jaunes depuis mardi, les expéditions sont perturbées. Elles sont à l’arrêt depuis cette nuit. Peu avant le lancement de la grève, Fabien Privé Saint-Lanne, délégué CGT de la raffinerie, nous explique ce qu’il en est : « on ne bloque pas les raffineries, on se met en grève. Donc on n’entrave pas la liberté de passage, mais on arrête les expéditions, on baisse les débits, on arrête les chargements, les approvisionnements des dépôts et des ports ».
Le préavis est « pour 24 heures à partir de 21 heures » ce mercredi 21. Du reste, « Gonfreville et Feyzin [deux raffineries situées près du Havre et près de Lyon respectivement] sont déjà en grève », précise le délégué. Les revendications ? « Le pouvoir d’achat », comme les Gilets jaunes, mais aussi « des augmentations salariales. L’an dernier il n’y a même pas eu d’accord, ils nous proposent 0.2% alors qu’il y a 12 à 14 milliards d’euros de bénéfice annuel. On veut au moins l’inflation – 2.2% selon l’INSEE ».
Le blocage est « éventuellement » reconductible ; « du reste, on ne va pas créer une pénurie en 24 heures », tempère Fabien Privé-Saint-Lanne. Sauf si les gens se précipitent sur les pompes comme en Corse ou dans l’Hérault, après les premiers blocages de dépôts de carburant par les Gilets jaunes. Sur les 11.000 stations-service françaises, 80 stations sont déjà en rupture partielle – dont une à Saint-Nazaire – et deux en rupture totale. En Wallonie où le mouvement a commencé dès le 16 novembre, un tiers des stations sont à court de carburant.
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