Ce dimanche 18 novembre, les Gilets jaunes entamaient le second jour de leur mouvement. Les Nantais faisaient en masse leurs courses sur le marché de Talensac, faute d’avoir pu accéder à la plupart des centres commerciaux la veille. De son côté, le souvenir Chouan de Bretagne a posé une plaque près du pont Anne-de-Bretagne en mémoire des noyés en Loire victimes de la Terreur révolutionnaire en 1793-1794 à Nantes.
Peu suivie, la commémoration ne s’est pas livrée cette année à un parcours mémoriel sur les lieux de la Terreur à Nantes. Il conduisait les participants selon les années à Trentemoult, ou près des anciennes carrières de Miséry. Là furent fusillés des milliers de prisonniers des révolutionnaires. Une autre étape passait place Viarme où fut fusillé le général vendéen Charrette. Sans oublier le rappel les gaz asphyxiants pour tuer les ennemis de la Révolution. Le mérite douteux de cette invention revient au pharmacien Jean-Alexandre Hectot (1769-1843) et au docteur Louis-Bernard Guyton-Morveau (1737-1816).
La connaissance de la Terreur à Nantes a bien progressé notamment grâce aux travaux de Jean-Joël Brégeon.
Par contre le devoir de mémoire de la Terreur à Nantes n’est pas spécialement prisé par la municipalité ou le conseil départemental.
Ainsi, Jean-Marc Ayrault a préféré investir à Nantes dans le souvenir l’esclavage. Il a donc gratifié le quai de la Fosse d’un mémorial peu visité en dehors des scolaires et terriblement coûteux à entretenir. Dans la lignée, Johanna Rolland veut planter un Arbre aux Hérons encore plus coûteux (35 millions d’euros) dans ce qui reste des carrières de Miséry où de nombreux nantais ont été fusillés. Et les renommer « carrières de Chantenay » pour en effacer à jamais la sinistre mémoire.
Une alternance politique à Nantes permettrait-elle de raviver le souvenir des milliers de victimes de la Terreur ? Dans la mesure où l’opposition nantaise est sur la même ligne que la majorité socialiste – pour ceux qui sont En Marche – ou a peur d’assumer ses idées – pour celle qui se dit « de droite », il est permis d’en douter. La mémoire de la Terreur à Nantes pourrait donc rester une politique d’oubli et de déni, s’il n’y avait les initiatives d’associations citoyennes.
Louis Moulin
Crédit photo : Breizh-info.com
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