Si Debout la France a appelé à rejoindre les Gilets Jaunes, le parti respecte l’apolitisme déclaré du mouvement en refusant d’y tracter ou d’y coller. Cependant ses militants sont parmi les gilets jaunes. Nous avons interviewé Gaël Bourdeau, secrétaire départemental en Loire-Atlantique, en direct du blocage de la Route Bleue à Guérande.
Breizh Info : Quelle est la position de Debout la France concernant le mouvement des Gilets Jaunes ?
Gaël Bourdeau : Debout la France soutient la manifestation, mais respecte le caractère citoyen, donc pas de banderole, pas de tracts.
Breizh Info : Il semble que le carburant ne soit que la goutte qui a fait déborder le vase, enfin le bidon…
Gaël Bourdeau : dans le prix du plein, il y a 60% de taxes, pour donner de l’argent à ceux qui en ont déjà. On donne 2 milliards à l’UE, 2 milliards aux migrants et 5 aux privilégiés. Pour leur donner ils prennent toujours aux mêmes. Pour le carburant, il y a déjà eu une hausse de 10 € sur un plein de 45 litres depuis 2015, et là il va y avoir 10 euros de plus à partir de 2019… sachant qu’il y a déjà des taxes et de la TVA. Tout ça fait déjà 2.8 milliards d’euros de recettes fiscales de plus par an, et 1.5 milliards de plus cette année comme le pétrole augmente. Ce à quoi s’ajoutent les 80 km/h imposés, la hausse des péages, des taxes, les routes dégradées… et la hausse du coût de la vie.
Breizh Info : Mais le gouvernement et certains députés LREM comme Valérie Oppelt font valoir la hausse de la prime à la conversion par exemple ?
Gaël Bourdeau : Elle coûte 388 millions d’€ à l’Etat qui en prend 4.3 milliards aux citoyens. Si bien que sur 10 € que l’Etat vous prend, il vous en rend un. Royal !
Breizh Info : Sur le terrain, on sent aussi un immense ras-le-bol politique. Qu’en pensez-vous ?
Gaël Bourdeau : Je ne sais pas où on va, mais les gens mettent tous les politiques dans le même sac. Nous, on souhaite que la France tourne mieux mais on a l’impression qu’elle s’effondre. Les entreprises ont été privatisées puis délocalisées, les réserves d’or vendues par Sarkozy, la dette augmente et pendant ce temps là la Macronie continue de financer ses copains, les migrants et l’Europe.
Breizh Info : Certains ont l’intention d’inscrire le mouvement dans la durée pour stopper l’économie et rassembler tous les mécontentements, qu’en pensez-vous ?
Gaël Bourdeau : Je n’ai pas vu les agriculteurs et les marins, et pour l’heure ça manque de solidarité. Même si tous sont concernés, je ne sais pas comment ça va évoluer, car c’est un mouvement où certes il y a de la colère, qui mobilise des gens qui ne manifestent jamais, qui travaillent dur, mais il n’y a pas de leader à suivre, donc il faut que les gens puissent exprimer d’eux-mêmes leur mécontentement.
Breizh Info : Certains parlent d’une situation quasi-insurrectionnelle, ce que certaines manifestations tendues, comme à Dijon où 5000 à 6000 personnes ont investi le centre-ville ou dans la soirée sur le périphérique nantais, tendent à confirmer. Votre avis ?
Gaël Bourdeau : Les gens en ont marre de ce gouvernement et de Macron, ça se voit. A mon avis il va se passer quelque chose, mais quoi ? Une sorte de Révolution ? Bien malin celui qui pourra la prédire.
Propos recueillis par Louis-Benoît Greffe