Samedi 10 novembre au soir, environ 50 personnes se sont rassemblées près de la Basilique de Sainte-Anne d’Auray pour rendre un hommage breton et catholique aux soldats du Pays tombés lors du premier conflit mondial.
La Bretagne en première ligne d’une guerre inutile
Tandis que les commémorations du centenaire de l’armistice de 1918 battaient leur plein le weekend dernier, cette « Grande guerre », inutile, restera dans l’Histoire comme l’un des pires génocides européens.
Ce triste anniversaire a, en Bretagne, une symbolique forte puisque les Bretons ont payé un lourd tribut dans ce conflit auquel ils furent contraints de prendre part, loin de leurs terres. De ce séisme, il en découlera, en plus d’un choc démographique, un bouleversement culturel et sociétal pour la péninsule.
L’abbé Perrot et Yann-Ber Calloc’h, veilleurs de l’Occident chrétien
Ainsi, c’est donc depuis l’Escalier Saint de la Basilique de Sainte-Anne d’Auray qu’est partie une marche aux flambeaux en direction de la crypte. Une fois à l’intérieur, un discours fut prononcé avant que Pedenn evit Breizh (« Prière pour la Bretagne »), superbe texte écrit par l’abbé Yann-Vari Perrot, ne soit à son tour récité. L’abbé Perrot dont les deux mots d’ordre Feiz (« foi ») et Breizh se mêlaient alors comme une évidence dans ce lieu si particulier.
S’en est suivie la déclinaison, en breton vannetais, du célèbre poème d’un auteur ayant marqué de son empreinte ce « Bro Gwened », Yann-Ber Calloc’h. Et les mots de Pedenn Ar Gedour (« La Prière du Veilleur ») prirent alors tout leur sens :
Je suis le grand Veilleur debout sur la tranchée.
Je sais ce que je suis et je sais ce que je fais :
L’âme de l’Occident, sa terre, ses filles et ses fleurs,
C’est toute la beauté du Monde que je garde cette nuit.
Cet enfant de l’Île de Groix, surnommé Bleimor (le « loup de mer ») et passé dans sa jeunesse par le séminaire de Sainte-Anne d’Auray est effectivement tombé au champ d’honneur le 10 avril 1917 dans la Somme.
Vieux Pays de mes pères
Par la suite, un vibrant Bro Gozh Ma Zadoù, l’hymne national breton dont les références à nos aïeux sont particulièrement de circonstance en cette période de souvenir, retentit dans cette crypte aux plafonds voutés accompagné par les lueurs des flambeaux.
Enfin, le cortège effectua une procession longeant les murs d’enceinte du Mémorial, murs sur lesquels sont inscrits les noms de 8 000 soldats bretons morts dans les tranchées. Un moment riche en émotions avant que les participants du soir ne se dispersent dans la nuit bretonne.
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