Beaucoup de médias, mais aussi de personnalités politiques, s’interrogent actuellement pour savoir ce qui explique la grogne et la colère qui montent chez les Français, avec comme point d’orgue les manifestations du 17 novembre prochain et les blocages qui devraient avoir lieu. Beaucoup oublient tout simplement de rappeler une chose simple : Emmanuel Macron, tout comme les députés qui le soutiennent, ont été élus par une minorité de Français.
Une majorité d’entre eux ne partagent donc ni le programme, ni les réformes menées par Emmanuel Macron et son équipe.
Au second tour de l’élection présidentielle de 2017, Emmanuel Macron a été choisi par 20 743 128 Français (66,10% des exprimés), dont une partie voulait avant tout empêcher Marine Le Pen d’accéder au pouvoir. 20 743 128 Français sur 47 568 693 d’inscrits sur les listes électorales, c’est à dire moins d’un électeur sur deux (43,6% au total). La France comptait par ailleurs 67,2 millions d’habitants au 1er janvier 2018.
Au premier tour, il n’avait récolté sur son seul programme que 8 656 346 voix, soit 24,01% des exprimés (mais 18,1% des inscrits). Aujourd’hui, on dit le Président de la République tributaire du soutien de 21% des Français selon les derniers sondages.
Pour les élections législatives, c’est pire concernant le niveau d’adhésion à La République en marche : 6 391 269 voix au premier tour (28,21% des exprimés soit 13% des électeurs). Au second tour, 7 826 432 voix. Là encore, les règles électorales de la Vème république font qu’avec 16,5% des voix récoltés au sein de l’ensemble de l’électorat français, la République en marche a obtenu la majorité absolue avec 308 sièges à l’Assemblée nationale sur 577.
Pour la comparaison, en Hongrie, lors des législatives 2018, le Fidesz d’Orban a récolté le soutien de 35% des inscrits (49,27 % des exprimés) sur les listes électorales. En Autriche, lors de la dernière législative remporté par le parti de Sébastian Kurz, son parti a été choisi par 24% des inscrits (31,47% des exprimés), obligeant ce dernier à s’allier avec le FPÖ (25,97% des exprimés) pour avoir une majorité représentative de la population, les deux scores additionnés n’atteignant toutefois pas la majorité des inscrits sur les listes électorales en Autriche.
Autriche, Hongrie, ou encore Italie (avec là aussi une alliance pour permettre une meilleure représentativité populaire à la tête de l’Etat) : des pays montrés du doigt par Emmanuel Macron (la fameuse « lèpre populiste ») mais aussi par certains de ses soutiens. On pourrait résumer leur pensée frissonnante mais très limitée intellectuellement par : « Hitler aussi est arrivé au pouvoir démocratiquement ». Des pays qui, pourtant, dans les faits, sont dirigés par des personnalités moins contestées par la populations et mieux élues.
Au delà du « cas Macron », c’est le mode de fonctionnement même de la V ème République qui ne correspond plus du tout aux attentes démocratiques de la population. Elle se sent de moins en moins écoutée par les élus à qui une minorité d’entre elle donne un mandat pour mener des réformes durant quelques années…en attendant que d’autres ne fassent le contraire quelques années plus tard…
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Une réponse à “Grogne et colère en France. Rappel : Macron, son gouvernement et ses députés ont été élus par une minorité de Français”
[…] Ce peuple ne vote majoritairement plus pour les personnes qui gouvernent le pays. Ce peuple n’écoute plus votre parole, votre désinformation que quelques officines médiatiques financées par vos amis diffusent à tour de bras. Ce peuple n’écoute plus des syndicats et de partis politiques dont les têtes pensantes ont quitté le navire du réel depuis belle lurette. […]