Et si le fisc fouillait vos profils sur les réseaux sociaux pour contrôler les fraudes ? Une technique qui peut prêter à sourire mais qui va devenir réalité en 2019.
Le fisc en lutte contre la fraude
Avec cette initiative, les oreilles de l’administration fiscale vont encore siffler. À partir du mois de janvier 2019, il va en effet être question de traquer les éventuels fraudeurs du fisc sur les réseaux sociaux. Comment ? Par la mise en place d’un nouveau dispositif qui consistera pour le fisc à surveiller les profils des contribuables.
C’est dans l’émission Capital, diffusée dimanche 11 novembre au soir sur la chaîne M6, que le ministre de l’Action et des comptes publics Gérald Darmanin a donné plus de détails sur ces nouveaux moyens de contrôle. Aussi a-t-il déclaré : « Nous allons pouvoir mettre les réseaux sociaux dans une grande base de données », ce qui permettra alors de « constater que si vous vous faites prendre en photo, de nombreuses fois, avec une voiture de luxe alors que vous n’avez pas les moyens pour le faire, peut-être que votre cousin ou votre copine vous l’a prêtée, ou peut-être pas ».
Vos comptes Facebook ou encore Instagram bientôt dans le collimateur du fisc ? ?@GDarmanin répond aux questions de @courbet_julien ⤵
Rendez-vous dimanche à 21h sur @M6 ! pic.twitter.com/09CjplXlfn— Capital (@CapitalM6) 10 novembre 2018
Profils ouverts et étalage de richesses
Les fraudeurs sont donc prévenus ! Mieux vaudra désormais réfléchir à deux fois avant de poster des photos de vos dernières vacances dans une somptueuse villa ou un cliché de vous au volant d’une voiture de rêve si vous avez auparavant omis de déclarer quelques « détails » auprès du fisc concernant votre patrimoine. Ou si vous avez affirmé à cette même administration fiscale que vous résidiez à l’étranger un certain nombre de jours dans l’année… et que des photos viennent attester du contraire.
Même si certains utilisateurs des réseaux sociaux ont le réflexe de limiter l’accès à leurs photos personnelles, nombreux sont ceux à ne pas du tout se soucier des paramètres de confidentialité et, ainsi, à avoir des profils entièrement ouverts et accessibles au public. Une négligence dont comptent bien se servir Gérald Darmanin et ses services. Ce dernier a par ailleurs précisé que ces nouveaux moyens d’action seront placés sous le contrôle de la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés). Et ce, afin de garantir le respect de la vie privée des individus passés au crible. Précisons que la loi autorisant ces enquêtes en ligne a déjà été promulguée le 24 octobre dernier.
De plus, les données récoltées sur les réseaux sociaux feront l’objet d’échanges entre les différentes administrations. Cette nouvelle forme de traque à la fraude fiscale n’a cependant pas manqué de susciter quelques railleries sur ces mêmes réseaux sociaux :
Cher @GDarmanin, j’entends que vous cherchez des preuves photographiques sur ces Français qui fraudent le fisc.
Voici donc le yacht à 150 millions de Bernard Arnault, exempté d’impôt.
Bonne chasse ! pic.twitter.com/I4g5FM5rL5
— Nicolas Grégoire (@nicolasgregoire) 10 novembre 2018
En définitive, les éventuels fraudeurs, qui souhaitent continuer à vivre heureux, auront tout intérêt, à partir du début d’année 2019, à davantage vivre cachés.
Crédit photos : Flickr (CC BY 2.0/Images Money)
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