Matteo Salvini a fait part de sa colère contre l’Union européenne et Malte. En cause, l’aide aux migrants que l’île aurait octroyée pour aider ces derniers à débarquer à Lampedusa.
L’Italie pas respectée ?
Les relations entre l’Union européenne et le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini ne sont pas prêtes de se réchauffer compte tenu des dernières évolutions. Le leader de la Lega a ainsi tapé du poing sur la table dimanche 11 novembre en menaçant de « bloquer les activités européennes ».
Les raisons de ce durcissement du climat politique sont à chercher du côté de Malte. L’île est effectivement accusée par Matteo Salvini d’avoir aidé des migrants à débarquer sur l’île sicilienne de Lampedusa. Le ministre de l’Intérieur italien a ainsi déclaré à Milan ce même 11 novembre : « Nous avons démontré que nous savons défendre nos frontières et nous démontrerons que, éventuellement, nous pouvons aussi bloquer les budgets et les activités européennes tant que l’Europe et certains pays continueront à se moquer des Italiens ».
Malte, la France et les migrants
Matteo Salvini a par ailleurs déclaré qu’il en avait « assez » que le reste de l’Europe traite l’Italie « comme un camp de réfugiés ». La veille, samedi 10 novembre, il avait affirmé que les autorités maltaises auraient donné du carburant et une boussole à un bateau de 13 migrants pour les aider à atteindre Lampedusa au lieu de les accueillir dans leur pays comme l’exigent les accords européens.
Si Matteo Salvini a promis de faire « payer à Malte les conséquences » dans le cas où ces allégations s’avéreraient fondées, il a aussi mis en garde la France. Il y a quelques semaines, un incident diplomatique entre l’Hexagone et l’Italie avait eu lieu tandis que des gendarmes français auraient déposés des migrants en situation illégale à l’intérieur du territoire italien, à quelques centaines de mètres de la frontière.
« Si les gens avaient l’habitude de traiter l’Italie comme un camp de réfugiés jusqu’à présent, avec mon gouvernement, cela est révolu », a aussi déclaré le ministre de l’Intérieur italien.
« S’il est prouvé que la France endigue les migrants dans les bois la nuit et que Malte donne de l’essence, des gilets de sauvetage et des boussoles aux migrants en mer en leur disant « droit devant, l’Italie est par là », ça suffit ». Sans oublier de rappeler ses objectifs : « J’ai diminué le nombre d’arrivées et je veux augmenter le nombre d’expulsions ».
Qu’en dit Malte ?
En réponse, l’homologue maltais de Matteo Salvini, Michael Farrugia, a appelé le vice-premier ministre italien à « cesser de critiquer Malte » et a défendu les efforts humanitaires de son pays pour compenser « l’incapacité de l’Italie à aider les personnes en détresse ».
Et d’ajouter : « C’est l’Italie qui, à maintes reprises, ne se conforme pas aux conventions SAR et aux obligations internationales applicables. Malte a toujours respecté toutes ses obligations et le principe du lieu de sécurité le plus proche. Matteo Salvini devrait comprendre que les bateaux de migrants naviguant en haute mer ne sont pas toujours en détresse. Si les personnes à bord refusent d’être secourues, aucune autorité SAR ne peut leur interdire de poursuivre leur voyage ».
Ce à quoi Matteo Salvini a répondu que l’Italie avait accueilli 700 000 immigrés au cours des dernières années. « Personne ne peut se permettre de nous donner des leçons, Malte encore moins ». L’hiver diplomatique pourrait bien s’annoncer glacial en Méditerranée.
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