Du canal de Suez au détroit de Malacca ainsi qu’à tous les points d’étranglement situés entre les deux, les pétroliers iraniens constituent désormais une menace flottante. C’est ce qu’a déclaré le représentant spécial du département d’État des États-Unis pour l’Iran, Brian Hook, lors d’un point de presse.
Dangereux pétroliers iraniens ?
Ce dernier a fait valoir que, depuis le retour des sanctions américaines contre l’Iran le 6 novembre dernier, y compris contre les acteurs du transport maritime, les pétroliers iraniens qui font escale dans les ports internationaux et passent par les voies navigables représentent un risque majeur.
Pourquoi ? Il s’avère que ces mesures drastiques concernent aussi les prestations des services de souscription, d’assurance et de réassurance. Et, de fait, les navires iraniens ont perdu l’accès à l’assurance sur le marché international.
En conséquence, l’Iran est susceptible de se tourner vers des assureurs nationaux tels que Kish P&I. Toutefois, Brian Hook estime que la capacité des assureurs iraniens de couvrir les dommages-intérêts pour des pertes importantes telles que celles causées par des déversements d’hydrocarbures serait insuffisante. « En cas d’accident impliquant un pétrolier iranien, ces compagnies d’assurance iraniennes ne peuvent tout simplement pas couvrir les pertes », a-t-il souligné.
Un précédent en mer de Chine
« Cela est particulièrement important pour les pétroliers iraniens, qui sont généralement assurés pour des montants de 1 milliard de dollars ou plus. (…) Les pays, les ports, les exploitants de canaux et les entreprises privées doivent savoir qu’ils seront probablement responsables des coûts d’un accident impliquant un pétrolier iranien auto-assuré. »
Cette référence est faite à la suite d’un déversement majeur de pétrole causé par le naufrage du pétrolier iranien Sanchi dans la mer de Chine orientale en janvier 2018, qui a par ailleurs coûté la vie à 32 marins.
En outre, le représentant spécial du département d’État des États-Unis pour l’Iran affirme qu’il y a de plus en plus d’informations selon lesquelles les pétroliers iraniens éteignent leurs transpondeurs AIS en mer.
Navires indétectables
De plus, en vertu du droit maritime international, les navires sont tenus depuis 2004 d’utiliser des transpondeurs pour diffuser leur identité et leur localisation. Ce que ne ferait plus une douzaine de pétroliers iraniens qui auraient récemment désactivé leurs transpondeurs, selon Brian Hook.
« Le fait d’éteindre ces transpondeurs rend les pétroliers plus difficiles à suivre et c’est une tactique que l’Iran a utilisée dans le passé pour échapper aux sanctions. En 2012, la majorité des navires de la flotte de la National Iranian Tanker Company ont éteint leurs transpondeurs dans la période précédant l’imposition de sanctions américaines liées au pétrole. Cette tactique est une menace pour la sécurité maritime. »
Toujours au sujet de ces pétroliers iraniens, huit États ont été temporairement exemptés par l’administration Trump des sanctions américaines pour l’importation de pétrole iranien. Une période de six mois qui est accordée à la Chine, la Grèce, l’Inde, l’Italie, le Japon, la Corée du Sud, Taiwan et la Turquie.
Crédit photos : Wikimedia Commons (CC0/AlfvanBeem)
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