Bertrand Badie était l’invité de Florian Delorme lors du 7/9 de France Culture ce lundi 5 novembre pour répondre à la question : « 2018/1918 : cent ans après le monde en a t-il fini avec la guerre? ».
Spécialiste des relations internationales, Bertrand Badie est enseignant à l’Institut d’Études Politiques de Paris et chercheur associé au CERI (Centre d’études et de recherches internationales. Il dirige avec Dominique Vidal, journaliste au Monde Diplomatique, la collection « L’état du monde » aux Éditions de La Découverte. Il vient d’y publier Quand le Sud réinvente le monde. Essai sur la puissance de la faiblesse.
Ce sera son fil conducteur au cours de l’émission qui traitera divers sujets d’actualité dont les élections de Mid-Term aux USA, les populismes, la Nouvelle Calédonie…
« C’est le taux de natalité qui déterminera à terme le rapport de force. »
Au cours de cet entretien, il déclarera notamment : « C’est le taux de natalité qui déterminera à terme le rapport de force. ». Une prévision qui n’a rien d’original. Paul Valéry en 1919 dans La crise de l’esprit avait déjà fait ce constat sous un autre angle : « Nous avons étourdiment rendu les forces proportionnelles aux masses. »
Curieusement, selon les sujets abordés, Bertrand Badie n’appréciera pas cette réalité démographique de la même façon sans que Florian Delorme ne lui en fasse la remarque.
Ainsi, à propos du référendum de Nouvelle Calédonie, dont le résultat ne lui convient pas, il déclare : « Ce qui s’est passé hier est un déni de décolonisation… Ce référendum a provoqué la chose la plus grave et dangereuse : la coupure totale et absolue de la Nouvelle-Calédonie en deux communautés. ». Il considère, en effet, que » le peuple Kanak... est un peuple autochtone … (il) a été privé de liberté … par un processus de colonisation... (qui) a fait venir une population européenne qui s’est installée sur le caillou, qui est devenu démographiquement majoritaire, étonnez-vous lorsqu’on fait voter l’ensemble des habitants ... que l’indépendance soit rejetée? « .
Si on le suit dans son raisonnement, dans ce cas, l’immigration d’origine européenne est mal venue et les personnes issues de cette immigration ne devrait pas voter. C’est d’ailleurs le cas pour tous ceux qui n’avaient pas séjourné depuis 24 ans en Nouvelle Calédonie, ce que Bertrand Badie s’abstient de rappeler.
Par contre, quand le sujet du populisme sera abordé, Bertrand Badie affirmera : « Les opinions européennes sont exposées quotidiennement à un battage de peur et de haine leur expliquant que les immigrés sont de très sales gens, musulmans de surcroît, qui va les dépouiller, les tuer … « . Il ajoute : » si on leur apprenait la vérité… je suis sûr qu’elles [les opinions européennes] seraient solidaristes ».
Donc, au contraire de la Nouvelle Calédonie où l’immigration est européenne, quand il s’agit d’une immigration non européenne, qui vient perturber l’identité des peuples autochtones européens, ce sont ces derniers qui doivent s’adapter. Pourtant, pour reprendre les termes de Bertrand Badie sur la Nouvelle Calédonie : cette immigration n’entraîne t-elle pas la coupure totale et absolue des pays européens en deux communautés?
On savait depuis longtemps qu’il existe un bon et un mauvais cholestérol. En bon idéologue tiers-mondiste qui n’aime pas son peuple et sa culture, Bertrand Badie, nous apprend aujourd’hui qu’il y a une bonne et une mauvaise immigration…
Thierry Monvoisin
Crédit photo :Claude TRUONG-NGOC/Wikipedia (cc)
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