C’est à une mort très rapide des animaux, au regard de l’histoire de notre planète, à laquelle nous assistons sans réagir, depuis 40 ans. Le rapport Planète vivante de WWF indique en effet que 60% des animaux sauvages qui peuplaient notre monde ont disparu, en 40 ans.
Un rapport qui fait froid dans le dos, et qui laisse présager un avenir bien sombre sur notre planète, si l’on y ajoute les problèmes, humains ceux là, liés à la surpopulation mondiale et à la dégradation de l’environnement.
Que dit le rapport planète vivante ?
De 1970 à 2014, le nombre de vertébrés sauvages — mammifères, poissons, oiseaux, reptiles, amphibiens — s’est effondré de 60%. Le déclin des animaux d’eau douce atteint même 83%, sous le coup de la surexploitation, parfois involontaire comme pour les dauphins de rivière (prises accidentelles en filets), et de la perte des habitats. Le rapport est basé sur le suivi de plus de 16.700 populations (4.000 espèces): recensements par caméras (tapirs du Costa Rica, tigres en Inde), suivis des traces (lynx de Russie), programmes de recherche ou sciences participatives…
L’index d’extinction montre une très forte accélération pour cinq grands groupes: oiseaux, mammifères, amphibiens, coraux et cycadales, une famille de plantes anciennes. De manière générale, le taux d’extinction des espèces est de 100 à 1.000 fois supérieur à ce qu’il était il y a seulement quelques siècles, avant que les activités humaines commencent à altérer la biologie et la chimie terrestres.
60 % est la baisse moyenne mondiale. Les tropiques, l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale enregistrent des déclins plus important encore avec une perte de 89 % par rapport à 1970. A l’inverse, les populations du Néarctique (Amérique du Nord, nord du Mexique et Groenland) et du Paléarctique (Europe, Afrique du Nord, Moyen-Orient et deux-tiers nord de l’Asie) s’en sortent mieux avec des déclins de population respectivement de 23 et 31 %.
Nous vous proposons de découvrir le rapport en intégralité ci-dessous :
Rapport planète vivante 2018 by Breizh Info on Scribd
Pour le directeur du WWF Marco Lambertini, interrogé sur LCI, « préserver la nature ce n’est pas juste protéger les tigres, pandas, baleines, que nous chérissons, c’est bien plus vaste : il ne peut y avoir de futur sain et prospère pour les hommes sur une planète au climat déstabilisé, aux océans épuisés, au sol dégradé et aux forêts vidées, une planète dépouillée de sa biodiversité. La situation est vraiment mauvaise, on le dit depuis un moment, mais cela ne cesse d’empirer, insiste Marco Lambertini. L’attention s’est beaucoup concentrée sur le climat, à juste titre. Mais nous oublions les autres ‘systèmes’ (forêts, océans, etc.), interconnectés avec le climat et super importants pour le maintien de la vie sur Terre. L’humain a évolué pendant 2 millions d’années au cœur d’une nature abondante, riche… que nous considérons comme acquise. Or nous commençons à altérer la biosphère au point de pousser certains systèmes au bord de l’effondrement. » Le WWF préconise par conséquent des mesures ambitieuses sans quoi, « la planète court à sa perte ».
Inquiétant, terriblement inquiétant.
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