Aujourd’hui nous rencontrons les soeurs trappistines de l’abbaye la Joie Notre-Dame à Campénéac. La communauté compte actuellement vingt-huit soeurs qui vivent au rythme de la règle de Saint Benoît (VIe siècle) : “ora et labora » (prière et travail, en français).
Elle stipule notamment : « Ils seront vraiment moines s’ils vivent du travail de leurs mains. » .En plus de leurs sept offices quotidiens (le premier est à 4h15 du matin !), les soeurs travaillent donc de leurs mains pour assurer leur subsistance. Elles ont notamment développé un atelier de biscuiterie-chocolaterie, mais elles sont aussi aux champs pour s’occuper de leur troupeau de vaches. Aujourd’hui, zoom sur leur chocolaterie !
Les débuts de l’atelier
La communauté s’est installée en 1953 dans la propriété du château La Ville Aubert et de sa ferme. En 1980, les soeurs lancent une biscuiterie avec un four à pain « pour gagner sa vie et payer les factures, comme tout le monde » explique avec le sourire soeur Soazig, l’économe de la communauté.
Bien vite, en 1985, une petite chocolaterie vient compléter la biscuiterie. Mais rapidement, face au succès des recettes de l’abbaye, l’atelier ne suffit plus !
Les soeurs décident donc de fermer leur poulailler et lancent des travaux d’agrandissement en 1988, et dès 1989, la communauté peut bénéficier de 2 000 m² flambant neufs, et se lancer pleinement dans la confection de chocolat !
Chaque année, ce sont maintenant 20 tonnes de biscuits et 4 tonnes de chocolats qui sortent des portes de l’abbaye de Campénéac. Certains arrivent jusqu’au Japon !
Les soeurs se limitent volontairement à cette quantité, ce qui leur permet tout juste de vivre. Leur objectif n’est pas de courir après le profit, c’est pourquoi elles n’embauchent pas.
Dans un même souci, l’abbaye ne démarche pas ses produits artisanaux : tout se fait uniquement grâce au bouche-à-oreille !
La chocolaterie aujourd’hui
Les soeurs réalisent et emballent elles-mêmes leurs chocolats : mendiants, palets feuilletines, tablettes de chocolat noir, de chocolat au lait, etc… Pour s’assurer d’avoir un cacao de qualité, elles se fournissent auprès du chocolatier Barry.
Ce sont deux soeurs, soeur Monique et soeur Geneviève-Marie, qui s’occupent de la fabrication du chocolat noir : tempérage, moulage et emballage, elles font tout elles-mêmes ! La qualité de leur chocolat est reconnue par la Confédération des chocolatiers et confiseurs de France !
Vous voulez 2 petits exemples qui manifestent cet amour des soeurs pour l‘artisanat ? Bien que leurs ingrédients (noix, date…) soient toujours les mêmes, leurs chocolats mendiants ne se ressemblent jamais, car ils sont réalisés à la main !
Les soeurs s’arrangent également pour ne jamais gâcher le chocolat : les inévitables « ratés » du processus de production sont refondus pour pouvoir être moulés à nouveau par la suite ! Tout le monde a le droit à une deuxième chance !
Les autres secrets des soeurs
Les trappistines de l’abbaye de Campénéac ne se sont pas seulement spécialisées dans le chocolat. Elles ont aussi une biscuiterie qui tourne à plein régime et nécessite 4 soeurs à l’ouvrage. Elles s’occupent aussi de leur troupeau de 35 vaches, et soutiennent leur fondation à Madagascar en vendant les serviettes et les nappes cousues par les soeurs ! Mais ces secrets seront l’objet d’un prochain article !
Article écrit en collaboration avec Divine Box
Crédit photo : DR
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