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Paternité grise. Abusée par un immigré clandestin pour des papiers, elle témoigne [Interview]

Paternité grise, escroquerie sentimentale. Ces termes ne vous disent pas forcément grand chose. Pourtant, il s’agit d’une pratique qui tendrait à se multiplier ces dernières années en France.

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Des individus, cherchant avant tout à obtenir des papiers d’identité français ou des titres de séjour leur permettant de rester sur notre territoire, séduisent des femmes françaises. Une fois qu’ils ont obtenu ce qu’ils souhaitent, ils changent d’attitude, y compris lorsque des enfants sont en jeu. Avec des conséquences parfois dramatiques pour les victimes, tandis que les suites judiciaires ne donnent pas tout le temps satisfaction aux victimes.

C’est pour dénoncer cela que Marie Barel, 28 ans, mariée, mère de trois enfants, abusée elle aussi, a souhaité témoigner. Elle habite au Nord de Rennes.  « Je suis victime de paternité grise; un étranger s’est servi de moi, m’a abusé sexuellement, pour obtenir des papiers. Il s’agit de ma fille ainée de 6 ans. J’ai également été agressée à plusieurs reprises, frappée devant ma fille, menacée, insultée, diffamée, diffamée en place publique dans mon village. Mon mari a subi la même chose. Tout cela gratuitement.»

C’est son témoignage, douloureux, poignant, que nous vous proposons ci-dessous :

Breizh-info.com : Pour évoquer ce qu’est la paternité grise, racontez nous votre histoire.

Marie Barel : Il y a 9 ans, je suis partie faire mes études à Rennes. C’est là que je me suis faite harponnée par le multirécidiviste dont je suis victime. J’avais 20 ans. J’étais dynamique, pleine de bonne volonté mais surtout très naïve. Je sortais de ma campagne, arrivée dans une grande ville… Je suis sortie avec cette personne, attentionnée au départ.

Moi, comme la plupart des femmes, je souhaitais construire une famille. Sauf qu’une fois tombée enceinte, le comportement de cet étranger change totalement. Plus aucune attention; pour lui, l’affaire est bouclée: il pense qu’il aura des papiers. mais je n’en avais pas conscience à l’époque. J’ai mis un terme à cette relation pendant ma grossesse.

Car cela s’appelle une escroquerie sentimentale à des fins administratives : la paternité grise, également appelé « bébé-papiers ». Ma fille est née en 2012. Je l’ai assumée seule.

Breizh-info.com :  Aujourd’hui, vous avez la garde de votre enfant, mais que se passe-t-il concernant le père de cet enfant ?

Marie Barel : Il est dangereux et fait rouler la justice aux frais du contribuable. Son séjour en France est uniquement lié au fait qu’il ait un enfant sur le territoire français. A cause d’une seule signature: la reconnaissance anticipée! Tout cela est très organisé. Effectivement j’en ai la garde et heureusement pour ma fille! Car il ne s’y intéresse pas et ne s’en est jamais soucié. Si : administrativement. Un jour, il a été capable de se présenter à la crèche pour tenter de l’enlever à mon insu afin de se justifier lors d’un rendez-vous à la Préfecture de Rennes. C’est quelqu’un de dangereux, impulsif et violent.

Aujourd’hui c’est une double, voire une triple, peine pour moi: Il ne paie rien alors que moi je paie l’ensemble des frais de justice et je dois m’endetter. Le problème est vicieux car il fait appel des jugements (JAF – juge aux affaires familiales – et correctionnel). Le dernier appel du JAF lui redonne un droit de visite en lieu médiatisé: catastrophique! C’est pour cela que je souhaite un pourvoi en cassation mais je n’en ai pas les moyens. D’où mon appel aux dons. J’ai été agressée à plusieurs reprises, mon mari aussi. Ma fille a tout vu…

Je m’explique: Le premier JAF donne à ce personnage, que je qualifie déjà de dangereux pour moi et ma famille à l’époque, un droit de visite de trois heures tous les 15 jours. J’avais déjà demandé aux autorités qu’elles le renvoient dans son pays, mais comme elles ne veulent pas reconnaître la paternité grise qui en définition devrait stopper tout ça, c’est l’engrenage. Les droits de visite se passent mal: ça monte crescendo. Il ne respecte pas la politesse de base, me dénigre devant mon mari et ma fille, tient un langage et un comportement de « méchant de cour d’école ». C’est le 10/10/2015, que tout cela éclate. Je suis frappée, insultée, menacée, diffamée, diffamée en place publique par cet individu. Et mon mari subit le même sort. Il est menacé de mort. Pourquoi? Parce qu’il a eu la gentillesse d’emmener ma fille au droit de visite (que nous savions déjà à l’époque catastrophique) parce que j’allaitais mon deuxième enfant. Je tiens également à dénoncer ce qu’on me dit en Préfecture de Rennes, où l’origine de cette situation viendrait peut-être de moi… C’est inadmissible. Pour eux, même victime, j’étais coupable. C’est le ressenti que j’ai eu vis-à-vis des questions qui m’ont été posées.

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Qui protège-t-on?

Pendant près d’une heure lors de l’agression de 2015, mon mari, qui était parti chercher ma fille a eu droit à tout: coup de poings, menaces, insultes, il s’est carrément fait traiter de « sale blanc » (et mon bébé de « petit blanc bien tranquille à la maison »!). Son agresseur a tenté de le jeter sous les roues des voitures passantes, tout cela sous les yeux de ma fille. Cette agression ultra-violente l’a beaucoup marqué. C’est en arrivant, comme je ne voyais pas les miens revenir que j’ai été agressée de la même façon.

Le deuxième JAF (juge aux Affaires Familiales) lui retire tous ses droits. Ce qui est tout-à-fait logique, puisque le juge a elle-même eu affaire au personnage en se faisant insulter en audience, tout comme mon avocate. Même son propre avocat Me Abdoulaye BARRY a échappé à quelques coups. Moi et mon mari nous faisons de nouveau agresser en sortant d’audience devant le Palais de justice. Je me fais violemment extraire de ma voiture et passer à tabac. Ce multirécidiviste fait appel (ça fait courir les droits pour les papiers…) et le dernier JAF lui a redonné un droit de visite en lieu médiatisé. C’est une catastrophe! Je suis censée, moi, victime, mère de famille, devoir refaire face à mon agresseur, violeur??? Quelle est cette justice qui ne rend justice qu’aux délinquants? Il aurait dû rentrer dans son pays depuis bien longtemps.

D’autant plus que si je ne respecte pas ce droit de visite, je peux être poursuivie pour non-présentation d’enfant. Je peux aller en prison pour ça. C’est déjà arrivé à des mamans de faire plusieurs mois de prison. Les victimes en prison. En tant que parent, il est de mon devoir de protéger mon enfant. C’est la justice qui a un problème pas moi. Je n’ai peur de rien. Je n’ai peur de personne.

Breizh-info.com : Comment expliquez vous une forme de naïveté à l’époque ?

Marie Barel : J’ai grandi dans un milieu, mon père enseignant et ma mère femme au foyer, qui ne m’a pas mise en garde des dangers de la société. Contrairement à nous, bretons, français, européens, nombreux sont les étrangers qui connaissent, ou ont connu la guerre, le manque de nourriture, la maltraitance, etc. C’est le choc de deux mondes. Et lorsque j’ai présenté cet homme à mes parents peut-être qu’un « fais attention quand-même » aurait suffi pour me faire prendre conscience de ce que cherchait vraiment cette personne. Mais vous savez, il y a un passif catholique breton qui fait qu’on préfère aider à l’autre bout du monde plutôt que ses propres enfants. Et là comme le bout du monde frappait à la porte  » grâce » à moi, c’était presque du pain béni. Je ne dis pas que mes parents sont responsables.

Mais ils ont une part de responsabilité, même s’ils ont été eux aussi abusés. Puis, j’ai arrêté de faire des efforts parce que je commençais à prendre conscience des violences verbales, psychologiques et de l’emprise sous laquelle j’étais tombée et j’ai lancé une procédure JAF. C’est là que les menaces et la violence ont commencé. Je recevais des mots devant ma porte.

Breizh-info.com : Aujourd’hui, comment se comporte le père de cet enfant ? Administrativement, pourquoi est-il encore en France ?

Marie Barel : C’est un multirécidiviste ultra-violent et imprévisible qui se prostitue et travaille illégalement au vu et au su des autorités, inscrit comme étudiant à Rennes 2, entraîne des équipes de foot féminines dans le bassin rennais  Il a fait appel du jugement JAF et appel de la correctionnelle au cours de laquelle il a plaidé la légitime défense (rappeler les faits: double agression sur deux personnes). Comment peut-on plaider une légitime défense lorsque l’on a à de multiples reprises frappé, insulté, diffamé et diffamé en place publique et ce devant son propre « soit disant » enfant ? Est-ce que tout ça n’est pas une fumisterie? Sa défense n’a été prise au sérieux.

Il a été condamné à 8 mois de prison avec sursis et 6000 euros d’amende, que nous attendons toujours. Il n’a pas respecté le jugement correctionnel qui lui interdisait de rentrer en contact avec les victimes (nous) pendant deux ans puisque, deux semaines après le jugement il menace impunément mon mari à plusieurs reprises sur son lieu de travail. Il est encore en France parce qu’il fait courir les procédures administratives et judiciaires. Il avait une O.Q.T.F.(une Obligation de Quitter le Territoire Français) en 2011, je ne l’ai su qu’après être tombée enceinte.

Il est encore en France parce qu’il a fait appel des jugements qui lui retirent tout droit sur ma fille. C’est la seule chose qui le retient en France. Doit-on défendre les gens qui depuis le début sont dans la malice et l’imposture?

Breizh-info.com : Parlez nous de la procédure judiciaire et de votre pourvoi en cassation ?

Marie Barel : On achète la paix sociale, la paix des délinquants. Mais on met la vie des honnêtes gens en danger. Ma volonté de faire un pourvoi en cassation relève purement de la logique judiciaire. Je m’en passerais bien. Mais cet étranger ne paie rien, donc il fait courir les procédures qui lui laissent des droits sur le territoire français.

Dans le dernier jugement rendu début septembre, il retrouve un droit de visite en lieu médiatisé. En connaissance de ma situation, c’est catastrophique. Ce personnage n’attend que ça, pour se retrouver face à moi et de nouveau m’agresser. Et le juge le sait. Selon la justice, je vais devoir laisser ma fille en pâture à quelqu’un qu’elle ne connait pas, qu’elle a vu il y a trois ans frapper sa mère et son beau-père. Je vais devoir laisser ma fille à quelqu’un qui va sauter sur l’occasion pour me dénigrer, moi ou mon mari, à tout va. Si je ne respecte pas ce droit de visite en lieu médiatisé (que le premier juge avait refusé car elle estimait que cela mettrait le personnel du lieu médiatisé en danger), je peux risquer la prison pour non-présentation d’enfant. Je n’ai pas les moyens pour la cassation, c’est pourquoi j’ai lancé une cagnotte en ligne sur Leetchi: https://www.leetchi.com/c/paternite-grise-un-scandale.

J’ai, pour le moment, récolté 210 euros de dons directs ou de mes proches, notamment grâce à l’action que j’ai menée aux marché des Lices le samedi 6 octobre 2018. J’y ai notamment rencontré de trop nombreuses victimes de paternité grise.

Breizh-info.com : Plus globalement, vous voulez faire reconnaître la paternité grise, ou l’escroquerie sentimentale : c’est selon vous très répandu aujourd’hui ? Qu’est ce qui explique que des femmes y succombent ?

Marie Barel : Le vrai problème c’est que ce soit tu et pas condamné. Cela concerne trop de gens et il est mal vu d’en parler. La loi CESEDA (Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile) existe mais elle n’est jamais appliquée. Les victimes sont des femmes isolées la plupart du temps. Les étudiantes étant des proies de choix parce que souvent elles sont loin de leur famille et comme ce sont des élèves assidues, sortent modérément, d’où leur isolement. Il faut informer ce public des dangers qu’il court. Ces personnes malveillantes ont bien compris la faille du système. Et avec la vague migratoire que nous subissons, ce n’est que le début. Vous pourrez constater que de nombreux sites internet fleurissent sur le sujet. Un exemple: dans mon propre immeuble, j’ai entendu deux étrangers emménageant discuter, disant; « toi, dans deux ans, tu es français dans le « lit rose »!  »

C’est très parlant. Le mariage gris ou la paternité grise, qui est encore plus grave car cela implique des enfants qui seront parasités toute leur vie, si rien ne change, par des personnes du type que je viens de décrire, sont de plus en plus répandus. Pour ne parler que de ma région, vous avez vous-même constaté la montée en flèche de la délinquance à Rennes des étrangers, dits » mineurs isolés »: et bien, vous pouvez lancer le compte à rebours. C’est un nouveau genre de trafic d’êtres humains, directement ou indirectement. Je n’ai ni peur, ni honte.

Comme dit Suzanne, une femme victime comme moi, qui a créé une association, la société doit savoir. Concrètement, je pense qu’il faudrait une campagne de sensibilisation dans les lycées, pour alerter, pour protéger nos jeunes femmes.

Propos recueillis par Yann Vallerie

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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