Un « Levrette café » dans une ancienne chapelle ? C’est le projet aussi farfelu que provocateur de la mairie de Saumur, dans le Maine et Loire. Une association angevine monte au créneau pour contester ce choix.
1 500 signatures contre l’installation d’un bar « Levrette café » dans la chapelle Saint-Jean de Saumur en quelques jours : voilà la première réponse de l’association Anjou Patrimoine à l’annonce d’un accord entre la Mairie de la ville et l’enseigne de bars de nuit.
Les problèmes sont nombreux aux yeux de l’association fondée en septembre, dont les objectifs sont de promouvoir et de défendre le patrimoine de leur province. La menace qui pèse sur la chapelle de Saumur les a poussés à intervenir.
Aujourd’hui désaffecté, ce monument fut bâti au 13ème siècle par l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem pour le culte catholique. Difficile d’ignorer ce passé, difficile également de balayer le classement de la chapelle comme Monument Historique en 1862. Par ce statut, elle est en effet censée être placée sous la protection et la responsabilité de la commune et bénéficier des aides financières du ministère de la Culture et des collectivités territoriales nécessaires à son maintien en bon état et à la transmission aux générations futures.
Comment cela serait-il possible avec un bar de nuit aux activités parfois « chaudes » ? A Nantes et à Bordeaux, où l’on peut également trouver des « Levrette café », les thèmes des animations vont de la soirée mousse au strip-tease. Qui a fréquenté un bar ou une boîte de nuit, même les plus ordinaires et sans connotation sexuelle, sait que les problèmes dus à l’alcool ou à l’effet de groupe sont nombreux. Bagarres, détériorations, et, désolé de le préciser, vomi dans les toilettes. Pas vraiment le genre d’activités qu’on laisse habituellement se dérouler dans un édifice protégé.
L’imagerie autour du nom « Levrette » démontre enfin que l’aspect sexuel n’est pas anodin. S’il est inspiré du nom d’une marque de bière, les pubs diffusées sur les réseaux sociaux sont souvent explicites voire grossières. Mais, étrangement, c’est le silence quand une église est prise pour cible. C’est également le cas où lorsqu’une catholique est agressée, les féministes restent muettes !
En plus de continuer la promotion de sa pétition, Anjou Patrimoine devrait prochainement alerter la population locale par la distribution de tracts.
Crédit photo : DR / FB Anjou Patrimoine
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