Depuis deux ans, l’AFPA à Saint-Herblain accueille une soixantaine de migrants – tous des hommes seuls de 35 ans en moyenne venus de Somalie, Erythrée, ou encore Afghanistan. Un travailleur de ce centre d’accueil géré par France Horizon s’exprime. Il explique que ces migrants sont loin, pour une partie d’entre eux, de s’intégrer et n’en ont guère envie.
« On a actuellement 65 migrants et 10 qui ont le statut de réfugiés. Ils ont des cours de français le matin, mais n’y vont pas, ils ne veulent pas apprendre le français. Y en a que 5% au mieux qui veulent s’intégrer, les autres attendent, on ne sait quoi d’ailleurs. On en a qui sont là depuis un an, une dizaine depuis deux ans et ils ne parlent pas un mot de français ».
« Ils passent leurs journées à glander, à aller à Atlantis [un gros centre commercial de l’ouest de l’agglomération nantaise], ils viennent manger à 11h30, la plupart ne disent pas bonjour. Ils ne mangent du reste que des frites, on en passe plus de 100 kilos par semaine. S’il n’y a pas de frites, ils se plaignent ». Quand ils arrivent, « ils veulent tous du halal. Comme on n’en fait pas, ils se vengent sur les frites et le poisson ».
Ces migrants ne sont pas tous en bonne santé, loin de là. Et les autorités semblent le cacher. « Mi-septembre, y a un maghrébin qui arrive malade, 48 heures après, un homme arrive pour demander un plateau-repas, il explique qu’on a le droit quand on est tuberculeux, mais pendant 48 heures il est venu à la cantine en touchant tout, il pouvait contaminer le personnel qui n’était pas au courant, et les autres clients. Ce gars est parti à l’hôpital, puis il est revenu ».
« On n’a pas de souci avec les afghans. Ils trouvent du boulot et travaillent. En revanche, c’est plus compliqué avec les maghrébins, ceux qui disent venir de Libye [et sont généralement algériens ou tunisiens] On a aussi des soucis avec la fraude. Depuis début septembre, il y a un système de carte pour accéder à la cantine, n’importe qui pouvait venir avant et il y avait clairement de la fraude ». Quant à France Horizon, « on ne les voit jamais », tranche-t-il.
Autre problème, « on a eu une formation sécu il y a trois semaines par rapport aux risques d’incendie. On a été les voir, mais il n’a pas été possible de rentrer dans les chambres, il y a des multiprises dans les couloirs pour leurs bouilloires, bref s’il y a le feu ça va donner ».
Si les associations pro-migrants présentent volontiers les migrants comme des miséreux qu’il faut aider, les employés du centre n’en ont pas l’impression. Certes, en théorie les migrants ne touchent que l’allocation demandeur d’asile (ADA) et ce seulement s’ils demandent l’asile – soit 6.80 € par jour pour une personne seule (204€ par mois), ainsi que 91€ par mois d’allocation mensuelle de subsistance (AMS) s’ils sont hébergés en centre d’accueil de demandeurs d’asile, ce à quoi il faut rajouter la gratuité des transports et des soins (CMU / CMU-C).
Mais ils ont aussi d’autres ressources. « Les associations leur donnent de l’argent. Et certains ont visiblement des revenus à côté, même s’ils n’ont en théorie pas le droit de travailler. On les voit revenir d’Atlantis avec des vélos neufs, des monocycles, il y en a même un qui exhibait un Iphone 10. Et ils ont tout gratuit, le transport, la bouffe, la laverie… ».
Louis Moulin
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