Les associations d’extrême-gauche italiennes se battent avec acharnement contre Salvini.Chaque réforme que fait le ministre de l’Intérieur se voit contestée par l’un ou l’autre de ces collectifs. Le principal point de friction est évidemment l’immigration. Salvini durcit le ton face à la vague migratoire qui submerge le pays. L’extrême-gauche, elle, fait tout pour contourner la loi voire se mettre dans l’illégalité pour en accueillir le plus possible, tel Domenico Lucano, maire de Riace arrêté il y a quelques jours pour encouragement à l’immigration clandestine et organisation de mariages blancs. La nouvelle trouvaille de l’ultra-gauche italienne est l’affrètement d’un bateau pour « sauver » les migrants qui traversent la Méditerranée.
Le bateau, nommé le Mar Ionio (Mer Ionienne, de l’une des mers bordant l’Italie – NDT), est parti du port d’Augusta (Syracuse – Sicile) pour des missions humanitaires dans les eaux internationales entre la Lybie et l’Italie. Il mènera des rondes de surveillance, des campagnes de témoignage et de dénonciation de la « situation dramatique qui voit des femmes, des hommes et des enfants affronter d’énormes dangers sans secours et dans la plus complète indifférence des européens ».
Les promoteurs de ce projet sont divers ONG italiennes parmi lesquelles Arci Nazionale, Ya Basta di Bologna, Sea-Watch. « Nous sommes même prêts à sauver des vies humaines, si c’est nécessaire », expliquent les participants à l’initiative qui la considèrent comme « une action non gouvernementale de désobéissance morale et d’obéissance civile ». Le bateau de 37 mètres, équipé pour secourir de n’importe quel risque en mer, possède un équipage de 11 personnes.
« Dans cette situation – écrit le comité mixte de l’opération Méditerranée – qui connait d’une part un drame sans fin en Méditerranée à quelques kilomètres de nos côtes et d’autre part la mystification de la réalité avec l’avancée agressive des nationalismes et des racismes, notre choix est de s’engager concrètement et d’agir. Être là où chaque personne risque sa vie en affrontant des risques énormes en mer : aujourd’hui, pour nous, c’est choisir la bonne cause. C’est le seul choix pour ceux qui ne se résignent pas à une Italie et à une Europe faites de ports fermés, d’intolérance, et d’indifférence complice ».
Les sponsors politiques sont souvent du genre de Liberi e Uguali [parti politique de gauche italien – NDT] ou de Nichi Vendola [homme politique de gauche, écologie, liberté – NDT] ! Mais l’argent arrive ,lui, de Banque Etica [une banque italienne qui se dit “éthique” et centrée sur les organisations à but non lucratif et les ONG. Son PDG, Alessandro Messina, se classe de centre-gauche – NDT] qui a financé l’opération Méditerranée avec le bateau Mar Ionio.
Matteo Salvini n’a pas perdu un instant pour déclarer que « si le bateau des centre-gauche essaye de débarquer des migrants sur les côtés italiennes, ils trouveront les ports clos, comme cela a été le cas pour les autres ONG, ces derniers mois ». Mais il devrait faire attention, parce que Banca Etica est l’institut de crédit préféré du Movimento 5 Stelle [Mouvement 5 Étoiles – NDT], depuis le début de leur aventure politique. Ainsi, maintenant, en garantissant le prêt pour l’opération “humanitaire” en mer, de fait, le M5S se positionne contre le gouvernement Salvini-Di Maio.
Mais comme si le prêt ne suffisait pas – prêt qui doit être de l’ordre de centaines de millier d’euros – Banca Etica s’est aussi faite la promotrice d’une récolte de fonds en faveur du projet, un “crowdfunding” pour recueillir environ 700 000 euros. Luigi Di Maio, de son côté, semble avoir donner sa bénédiction à l’opération : “Il me semble que la mission soit liée à une volonté de racconter ce qui se passe en Méditerranée.[…] C’est une sentinelle civique, rien d’autre”.
Le sénateur de Forza Italia, Maurizio Gasparri, lui, s’insurge contre cette opération : « Les taxis de la mer pro-migrants reviennent à nouveaux. L’initiative du Mar Ionio est inacceptable. Les centres sociaux, les organisations de tout type, de gauche, avec ce bateau, veulent renouveler les entreprises des ONG que nous bloquions déjà avec nos enquêtes au Sénat et qui aujourd’hui ont trouvé nos ports clos justement en Italie”.
“Les hommes politiques qui financent ce bateau – continue Maurizio Gasparri – donnent des perspectives aux trafiquants d’êtres humains, et, comme quelques secteurs de la magistrature en avaient déjà fait l’hypothèse dans le passé, ils offrent un véritable accompagnement aux organisations impliquées dans le trafic d’êtres humains”. Et il ajoute que “la décision de mettre en mer ce bateau pour le transport de clandestins est provocateur, téméraire et insensé. Et je soutiendrai les initiatives politiques et institutionnelles destinées à bloquer ces aventuriers”. Et de conclure : “L’Italie doit confirmer son choix de fermeté face aux clandestins et à ceux qui, avec leur propre démagogie, aident les trafiquants qui opèrent en Lybie”.
Traduction Hélène Lechat
Sources : L’unione Sarda (5 octobre 2018), Il Libero Quotidiano (6 octobre 2018), Secolo d’Italia (5 octobre 2018)
Crédit photo : DR
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