Les militants d’Ai’ta, association de défense du breton, ont mené une opération contre le « Breizh washing » à Vannes le 13 octobre. Comment ?
Ai’ta repeint un bus
La scène n’a pas duré longtemps mais a attiré l’oeil, samedi 13 ocobre vers 15 h 30, à la gare routière de Vannes. Une dizaine de membres d’Ai’ta ont repeint un bus du réseau Breizh Go en orange, la couleur désormais célèbre de leur association.
L’objectif était d’interpeller sur l’absence de bilinguisme sur ce réseau de bus mis en place par la Région Bretagne (B4) depuis le 20 septembre dernier. Ce « Breizh washing » est dénoncé par Ai’ta qui n’hésite pas à tacler le conseil régional alors que ce dernier a récemment publié les résultats d’une enquête sociolinguistique intitulée « Mieux connaître la situation pour mieux aider les langues de Bretagne ».
Ce discours politique n’est pas toujours suivi d’effets au regard de ce manque de langue bretonne sur ces nouvelles lignes. D’autant plus que, comme le rappelle Ai’ta, « les conclusions de l’enquête sont sans appel concernant la vie quotidienne et l’espace public : 55 % des personnes sondées demandent plus de breton à la télé et à la radio, 59 % se déclarent favorables à la présence du breton en plus du français dans les services publics et 73% dans la signalétique routière ! »
Ai’ta alerte sur le budget pour le breton
Selon l’association, ce manque de bilinguisme est un « un recul pour la langue bretonne » car le breton est bien présent dans les TER gérés par cette même Région. Loin de se contenter d’une symbolique folklorique avec l’apposition du nom « Breizh » sur les bus, Ai’ta rappelle que « l’enjeu est de permettre une utilisation effective de la langue bretonne pour tous les services publics ». Ce marketing de surface du conseil régional s’apparente donc fort à de l’hypocrisie !
Tandis qu’en 2016, le président de la Région Loïg Chesnais-Girard entendait lancer une « nouvelle étape » pour la politique linguistique, Ai’ta déplore que le breton soit en perte de vitesse dans « quasiment toutes les politiques de la région ». Et l’association de signaler que « le budget annuel consacré à la politique linguistique par habitant diminue d’année en année. Il est de 2 euro par habitant par an alors que la Corse y consacre 7,5 euros et le Pays de Galles et la Catalogne 20 euros par habitant et par an ».
Un constat encore plus inquiétant lorsqu’on l’associe au délitement de la conscience identitaire bretonne, comme nous l’avons récemment souligné.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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