Petit joyau caché dans un sac de babioles, Mademoiselle de Joncquières se révèle être un film très complexe.
Synopsis du film : Madame de La Pommeraye, jeune veuve retirée du monde, cède à la cour du marquis des Arcis, libertin notoire. Après quelques années d’un bonheur sans faille, elle découvre que le marquis s’est lassé de leur union. Follement amoureuse et terriblement blessée, elle décide de se venger de lui avec la complicité de Mademoiselle de Joncquières et de sa mère…
Détails frappant l’imagination, subtilité en somme toute calculée, expression des sentiments et pensées si délicatement voilées…
A travers de nombreux dialogues distingués, riches parfums et toilettes délicatement ornées, se révèle la puissance et la médiocrité d’un Eros : véritable Amour ou désir corrompu ?
Les décors somptueux de châteaux, de parcs, musique classique exquise, mènent nos réflexions aux nuées.
Mais que signifie ce tressaillement ? Premier, second, dixième degré ?
Quand alors apparait la pureté et la candeur incarnées, alors nous avons peur. Peur d’un scénario qui pourrait bien tout gâcher. Ce film se révèlera-t-il comédie, tragédie, ou bien grotesque farce ?
Un alliage de nombreuses pétillantes nuances amène les esprits à un point culminant rarement atteint dans une salle de cinéma.
Mais reste toutefois cette question si intelligemment abordée : Amour et ses mystères, différent et bien différent des plaisirs de la chair !
Rareté exceptionnelle d’une époque se questionnant, balancement équivoque entre libertinage et chasteté ?
Pas de conclusion médiocre nous offrant le panier surprise rêvé, mais une solution toute en nacrées subtilités et mystères évoqués.
Chercheurs de vérité, venez admirer les yeux candidement posés, l’étincelle rêveuse et la larme cachée.
Nolwenn Monfort
Mademoiselle de Joncquières, 2018, Emmanuel Mouret, Frédéric Niedermayer
Crédit photo : DR
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