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Nantes – Saint-Nazaire : Asiya et Izaka Joyi , deux pointures de la restauration japonaise

À L’exception des restaurants spécialisés dans les sushis, l’implantation de la cuisine japonaise reste encore relativement limitée. C’est bien dommage car à eux seuls,  les sushi  ne sauraient résumer la  diversité d’une cuisine réputée pour son haut  niveau de savoir-faire,  en particulier sur  la justesse de ses cuissons. D’ailleurs,  la gastronomie nippone  n’a pas son pareil pour afficher un niveau de prétention tarifaire  rarement atteint dans le monde (le restaurant Aragawa à Tokyo et le Misoguigawa à Kyoto affichent des plats à plus de 150€), en partie justifié  par  l’utilisation de produits très nobles et rares.

À ce sujet, difficile de ne pas évoquer les poissons de type fugu, révérés par les gastronomes japonais pour la finesse  de leur chair,  notamment quand ils  sont préparés en sashimis (découpés en très fines lamelles). Toutefois,  le poison contenu dans leurs viscères exige la grande précision d’un maitre sushi pour leur  découpe ;  au risque de subir un empoisonnement fatal à l’un des poisons    les  plus toxiques au monde, et  pour lequel il n’existe aucun antidote…

À un niveau beaucoup  plus accessible et moins périlleux, une autre  cuisine japonaise, d’inspiration plus populaire, dans l’esprit « street food », permet d’appréhender de savoureuses spécialités aux sources  d’un vrai dépaysement gustatif. Et puis, suprême avantage,  l’une des plus vieilles cuisines du monde,  cultive  comme  principale vertu, le souci  de veiller à notre  diététique tout en se sachant se montrer consistante et gourmande. Les différentes préparations en  tempura, illustrent bien ce subtil  équilibre de la friture obtenu   par une pâte à beignet aérienne et nullement écœurante.

Deux adresses : l’une sur Saint-Nazaire et l’autre sur Nantes, sont capables de vous faire découvrir avec beaucoup d’authenticité et de rigueur, les multiples facettes d’une cuisine complexe et passionnante.

Asiya , cantine Japonaise

En lisière du centre commercial Ruban Bleu, la petite cantine japonaise affiche un faux-air de snack et   si la devanture violette attire le regard, elle  est loin de suggérer  que l’adresse régale des meilleurs plats japonais sur la ville de Saint-Nazaire.

Chez Asiya, les propositions sont restreintes afin de  garantir un maximum de fraîcheur. Tous les 15 jours,  se succèdent 5 plats différents,  communiqués sur la page Facebook  et pour  lesquels la cuisinière japonaise apporte le maximum d’attention. Figure généralement, le grand classique du poulet teriyaki, rehaussé d’une sauce caramélisée et accompagné de différents légumes, désossé  avec  une chair fondante et goûteuse, à la hauteur de  nos meilleurs suprêmes,. Pas mal de produits frits (crevettes, veau, poulet) qui ont  toujours le mérite de bien se digérer  et de trouver un accompagnement frais et sain (salade, légumes, riz vapeur). Pas besoin d’être un spécialiste de la cuisine japonaise pour reconnaître  l’extrême fraîcheur des produits, gage d’une véritable intensité des saveurs.

Les prix des plats s’échelonnent entre 12 et 15 €.Substantiels, ils  permettent de manger largement à satiété, et même si les desserts ne sont pas le fort du Japon, cet Isaya propose d’honorables   desserts maison aux  consonances plus familières : Cheesecake au yuzu, tiramisu au thé vert et autres desserts du jour  utilisant généralement  la fameuse pâte d’haricot rouge.

L’adresse est courue par les initiés et demande une réservation, car la salle   offre une très faible capacité d’accueil. Reste la possibilité de la commande à emporter,  notamment pour les sushis à partir du jeudi  jusqu’au samedi. Une cuisine simple et authentique mais pour autant  très relevée dans sa méticulosité et d’une grande exigence sur la fraîcheur et la qualité des produits.

Asiya , cantine japonaise

21 Rue du 28 Février 1943, 44600 Saint-Nazaire

Izakaya Joyi

Ne recherchez pas dans  cet izakaya  (bistrot) une atmosphère intimiste et cosy, la salle animée par le va-et-vient d’un service prompt et frénétique se révèle   bruyante, aux limites du supportable pour les personnes sensibles aux désagréments sonores… Si l’on veut se préserver, un tant soit peu du tumulte ambiant, le choix des  chaises hautes du comptoir semble tout indiqué. Qui plus est, situées face aux  fourneaux,  elles offrent une vue  imprenable sur  le spectacle vivant  des cuisines. L’adresse rencontre un vif succès et chaque midi, le restaurant fait salle comble sur plus d’une cinquantaine de couverts (60-80).Le chef Anthony Nguyen, affiche un certain niveau : il concoure dans les grandes compétions de sushi à travers le monde et se ravitaille chez l’un des meilleurs  poissonniers du marché de Talensac (J-Y Gendron).

La vaisselle en grès, de belle qualité, aide à nous transposer dans l’univers de la cuisine japonaise .Quant à  la carte, très diverse, elle  propose un large panel des spécialités de  la cuisine japonaise. Du bento , cette lunchbox   japonaise,  à l’okonomaki sorte d’omelette garnie de divers ingrédients au choix, sans oublier le donburi , bol de riz agrémenté de différentes garnitures, les options sont multiples et ne dépassent guère les 15€ le midi.

La cuisine japonaise n’assaisonne pas directement les aliments   mais s’appuie  sur les condiments et les accompagnements  comme le bouillon au miso  ou les salades, cela est bon à savoir lorsque l’on commande des tempura…

 La mise  en regard de Joyi  avec  la cantine d’Asiya sur Saint Nazaire, a peut-être le mérite de mettre au jour  une orientation  un peu trop conceptualisée de la cuisine japonaise : avec  l’efficacité financière  qui se rattache à ce type de cuisine .Sans doute que le client perd un peu en authenticité ce que le restaurant gagne en rentabilité. Joyi reste  tout de même une adresse de qualité,  soucieuse d’un bon approvisionnement et en mesure de satisfaire une clientèle exigeante en surmontant   les  contraintes d’un service intensif.

Izakaya Joyi
4 Rue de Colmar, 44000 Nantes tel :02 28 29 35 71l

Raphno

Crédit photos : Breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

 

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