L’insécurité est un sujet désormais incontournable à Rennes. Certains commerçants du centre-ville n’hésitent plus à évoquer ce phénomène à visage découvert.
Rennes, une insécurité croissante
Le Rennes des années 1990 et 2000 et son ambiance « étudiante et conviviale » dont la municipalité (déjà socialiste à l’époque) tirait une grande fierté est désormais un lointain souvenir. Si la tristement célèbre « rue de la soif », à savoir la rue Saint-Michel, et les places environnantes sont toujours les lieux de beuveries favoris de la jeunesse rennaise, le climat général n’est plus du tout le même dans le centre-ville de Rennes.
Depuis plusieurs années, les trafics de drogue se sont multipliés dans le coeur historique de Rennes. De la place Sainte-Anne aux arcades de la place de la Rébublique, Rennes est devenu un lieu de deal à ciel ouvert. Mais le constat ne s’arrête pas là ! En marge de ce commerce illicite, les agressions et les délits en tout genre sont également de plus en plus nombreux.
Rennes : des socialistes aux policiers
Conséquence de cette situation, les commerçants du centre-ville de Rennes commencent à sérieusement s’inquiéter quant à la perennité de leurs affaires. Au point que certains souhaitent que les policiers soient davantage présents dans les rues. Car, derrière la question du deal, se dresse aussi celle des (prétendus) mineurs étrangers. Des individus qui évoluent toujours en groupe et dont la réputation, entre drogue, vols et agressions, n’est plus à faire à Rennes. Du côté de la police nationale, ce sont plus de 50 agents supplémentaires qui seraient nécessaires pour combattre efficacement ce regain d’insécurité.
Dans le même temps, certaines rues de l’hyper-centre voient l’insalubrité augmentée, du fait de cette faune interlope qui évolue dans Rennes tous les jours (et toutes les nuits).
Ironie de l’histoire, le maire de Rennes, Nathalie Appéré (Parti socialiste) a, lui aussi, demandé en septembre dernier un dispositif policier plus important dans sa ville. Un appel à l’aide auprès du ministère de l’Intérieur qui sonne comme un désaveu politique pour une municipalité de gauche qui a très longtemps tourné le dos aux thématiques sécuritaires.
Rennes et les lendemains qui déchantent
Cette brutale prise de conscience de ces phénomèmes par la mairie de Rennes n’est pas sans rappeler celle de Martine Aubry à Lille qui déclarait en 2011 que « 35 % de Maghrébins, c’est génial. Moi je m’emmerde dans une ville où on est tous pareils ».
Sept ans plus tard, le maire de la capitale des Flandres s’est également tourné vers le ministère de l’Intérieur pour faire face à l’insécurité grandissante dans la métropole lilloise. « Il faut absolument que nous ayons plus de policiers nationaux et aussi de CRS », a-t-elle déclaré le 28 septembre dernier. Sans y voir de contradictions avec ses propos tenus par le passé ?
En attendant, à Rennes, une partie des habitants et des commerçants aspire, à défaut de « vivre en intelligence », à vivre en sécurité. Il était temps que Nathalie Appéré s’en aperçoive !
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