Le 4 octobre dernier les 140 migrants qui occupaient encore l’ancienne maison de retraite Bréa dans le quartier Graslin à Nantes ont été déplacés, pour 13 d’entre eux vers l’hôtel de police, et les 127 autres dans une autre ancienne maison de retraite désaffectée située rue de Malville, au Breil – ce sera aussi un centre d’hébergement temporaire géré par France Horizon et financé par l’État.
Une opération qui a nécessité un important concours de forces de police… peut-être inutile. Les militants d’extrême gauche pro-migrants révèlent en effet que ces migrants sont sous le coup de la procédure Dublin, donc sont expulsables vers un autre pays européen.
La procédure Dublin est issue du règlement européen Dublin III : un seul pays européen est responsable de la demande du droit d’asile déposée par un étranger extra-communautaire. D’où deux corollaires. Quand il arrive en UE [ou en Suisse], le premier pays de passage est censé enregistrer ses coordonnées et en devient donc « responsable », ce qui pénalise les pays situés aux frontières extérieures (Grèce, Italie, Espagne, Malte, Hongrie) au détriment des pays-destinations des réfugiés (France, Allemagne, Hollande, Suisse, pays scandinaves). Ensuite, s’il dépose plusieurs demandes dans divers pays, c’est le premier pays qui lui a accordé un titre de séjour qui en est « responsable » et vers lequel il doit être expulsé. Deux exceptions : les mineurs isolés étrangers sans famille en situation régulière dans l’UE et le regroupement familial.
Le problème, c’est qu’alors que d’autres pays européens fermaient les robinets à subventions et limitaient les entrées, la France, réputée pour le laxisme de ses gouvernants et son système social généreux, a continué à faire comme si de rien n’était. Donc des migrants déboutés dans d’autres pays viennent tenter leur chance en France… jusqu’à représenter la moitié des demandes d’asile voire la majorité des gros campements de migrants de Paris, Calais… et maintenant Nantes.
Justement, parmi les migrants évacués le 23 juillet du square Daviais, au moins 150 sont expulsables au vu de la procédure Dublin. Mais ils n’ont pas été expulsés : ils ont simplement été remis à la rue, sont revenus dans le square et ont été « mis à l’abri » dans des gymnases le 20 septembre aux frais des contribuables nantais – c’est le centre communal d’action sociale qui paie, au lieu d’aider les pauvres de Nantes.
Et ils ne sont pas les seuls. Le CRAN – collectif d’action et de réquisition nantais, d’extrême gauche et à l’origine de nombreux squats de migrants (Beaux-Arts, Tertre/Censive, Bréa, Persagotière, Cap44, ex-lycée Vial, ex-lycée Bouhier, square Daviais…) révèle que les migrants évacués de Bréa étaient 200, dont 127 déplacés rue de Malville où ils ne seraient logés qu’un mois, une soixantaine à la rue, quelques-uns logés par le 115 pendant cinq nuits, et quelques femmes logées près de la station Mauvoisins à Nantes-sud.
La différence est constituée d’une quinzaine de personnes emmenées à Waldeck Rousseau et relâchées après interrogatoire par la police aux frontières, sauf quatre emmenés au centre de rétention administratif de Rennes en vue d’une expulsion et libérés pour vice de forme – ce qui arrive très (trop ?) souvent, pour deux tiers des procédures engagées en octobre dernier.
Les migrants évacués de Bréa sont, selon les militants pro-migrants, « 200 personnes dublinées, sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), sans papiers ou du moins sans les bons papiers, ou en cours de procédure de demande d’asile ». Autrement dit 200 personnes expulsables.
Au lieu de quoi tous ces clandestins expulsables sont relâchés dans la nature – dans la rue pour 60 à 80 d’entre eux, dans un mois pour les autres, hébergés en attendant aux frais du contribuable. Puis ils squatteront à nouveau un bâtiment ou une place, avec l’appoint de l’extrême-gauche qui n’arrive plus à mobiliser dans les rues. Mais elle est trop heureuse d’instrumentaliser la cause des migrants pour tenter encore de peser face à des pouvoirs publics qui font tout ce qu’ils peuvent du reste pour les aider, soit par leur passivité, soit par des subventions directes. Et il faudra à nouveau, lorsque la situation sociale, sanitaire, sécuritaire sera devenue insupportable pour les nantais, faire appel à d’importantes forces de police pour les expulser. Et ça recommencera encore…
N’est-il pas plus économique, rationnel et plus sûr pour les Nantais que ces clandestins qui n’ont officiellement rien à faire sur le territoire soient expulsés une fois pour toutes ?
Louis Moulin
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Une réponse à “Nantes : les migrants transférés de Bréa vers la rue de Malville sont-ils expulsables ?”
[…] d’asile » qui représentent plusieurs centaines des migrants présents à Nantes – dont les 200 de l’ancienne maison de retraite Bréa selon les associations qui les aident, et dont 127 sont toujours logés aux frais du contribuable, […]