Depuis le printemps 2015, d’importantes mortalités de châtaigniers sont observées dans les châtaigneraies du nord et l’ouest de la France. En Bretagne, les châtaigniers de la forêt départementale de Pont Sal n’ont malheureusement pas échappé à cette attaque ! L’ONF a programmé l’enlèvement des arbres infectés.
Le chantier a débuté 1er Octobre et 3.5 ha hectares sont concernés.
Assurer la pérennité de la forêt
Le plan de gestion de la forêt (l’aménagement forestier) avait prévu cette coupe de châtaigniers car le phytophtora était déjà bien présent mais le pathogène progresse plus vite que prévu. Là où le châtaignier n’est pas accompagné d’autres essences (sur environ 1.5ha), une coupe de régénération va être réalisée. En effet, leur état sanitaire ne faisant que se dégrader, le peuplement doit être renouvelé. La parcelle sera en suite replantée, afin de reconstituer la forêt. Dans les parcelles où le châtaignier est en un mélange d’essences (2ha), seul le prélèvement des châtaigniers dépérissants sera réalisé, les chênes et les hêtres prendront le relais et assureront le maintien de l’état boisé.
Que va devenir le bois coupé ?
Le bois de châtaignier coupé sera valorisé comme bois de chauffage. En effet le châtaignier est un excellent combustible, sa mauvaise réputation est liée à son utilisation dans des foyers ouverts, dans lesquels il est dangereux de le laisser brûler sans surveillance ; cependant, dans des foyers fermés, ce bois de chauffage n’a rien à envier au chêne. La valorisation en bois d’œuvre des châtaigniers de Pont sal est exclue, car ils présentent tous de la roulure, qui se caractérise par un décollement des cernes, et qui empêche toute utilisation en sciage.
Reconstruire la forêt
Une fois les bois infestés récoltés, la forêt sera reconstituée. Différentes essences seront choisies avec soin pour que l’avenir de la forêt soit le plus sûr possible. Le châtaignier et le chêne rouge sensibles à ce pathogène seront evidemment évités. Les travaux de plantations nécessiteront des interventions pendant plusieurs années. Les premiers plants seront mis en terre deux à trois ans après l’exploitation des bois.
Lutter contre la maladie
Les causes du développement
Plusieurs causes provoquent le développement du phytophtora et leur cumul peut être fatal pour une même parcelle :
– le climat de ces 4 dernières années a favorisé sa multiplication et son déplacement dans les sols : disparition d’hivers plus rigoureux ne permettant pas de réguler les parasites, printemps humides favorisant la multiplication et le déplacement dans le sol, étés secs (2016 et 2017) achevant finalement les arbres dont les systèmes racinaires étaient déjà fragilisés ;
– le tassement des sols qui, en limitant la circulation verticale de l’eau dans le sol, favorise le développement du parasite. Les attaques commencent généralement là où l’eau stagne comme les bas de parcelle, …)
Quelles solutions ?
Lorsque le peuplement est très largement dépérissant, comme à Pont Sal, et que le châtaignier n’est pas mélangé avec d’autres essences, la seule possibilité pour assurer la pérennité de la forêt est d’exploiter les arbres, et de planter un nouveau peuplement, qui sera constitué de plusieurs essences, pour obtenir à l’avenir, une forêt plus résiliente.
Crédit photos : wikipedia (cc)
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