Redoine Faïd, braqueur multirécidiviste, a été arrêté le 3 octobre à Creil (Oise) trois mois après son évasion. Une drôle de cavale.
Redoine Faïd dans son fief musulman
Il s’était fait la belle 94 jours plus tôt de la prison de Réau (Seine-et-Marne) dans laquelle il purgeait une peine de 25 ans. Le braqueur Redoine Faïd a été arrêté par la police dans la nuit du mardi 2 au mercredi 3 octobre, vers 4 heures du matin, tandis qu’il se trouvait dans la ville de Creil en compagnie de l’un de ses frères et de deux neveux.
Redoine Faïd s’est alors rendu à la brigade nationale des fugitifs de la DCPJ et quatre autres personnes ont également fait l’objet d’une arrestation. Au cours de l’opération, deux armes de poing ont été saisies.
Si Redoine Faïd a pu s’appuyer sur un solide réseau pour organiser son évasion, un plan de cavale à l’étranger a visiblemeent été plus complexe à mettre en place pour le médiatique « roi de l’évasion ». Le braqueur était donc resté en région parisienne, repéré déjà depuis quelques temps dans un appartement de Creil, ville à forte population musulmane. Un détail qui a son importance pour la suite.
Le voile de Redoine Faïd
Pour échapper à la traque de la police, à défaut de billet d’avion pour l’Amérique du Sud ou de chirurgie esthétique, Redoine Faïd a trouver une idée plutôt appropriée compte tenu de son environnement immédiat. Pour sortir de l’appartement dans lequel il avait trouvé refuge, il s’habillait en femme… voilée intégralement. Un artifice assez efficace puisque Creil, avec ses neuf mosquées dont certaines sont classées comme salafistes, compte justement de nombreuses musulmanes portant la burqa !
Mais c’est aussi par ce stratagème que les enquêteurs ont retrouvé, presque par hasard, la piste de Redoine Faïd. L’appartement dans lequel le fugitif logeait était effectivement placé sous surveillance par la police. Le motif ? Les allées et venues de la logeuse de Redoine Faïd, elle aussi en voile intégral, laissaient supposer l’existence d’une cellule salafiste dans l’immeuble. Quelques jours avant d’arrêter le braqueur, les enquêteurs avaient noté que la jeune femme « prenait à bord de son véhicule une personne vêtue d’une burqa dont l’allure laissait supposer qu’il pouvait s’agir d’un homme », a déclaré pour sa part le procureur de Paris François Molins.
Une affaire qui confirme par ailleurs l’intérêt de l’interdiction du niqab et de la burqa dans l’espace public. Et pas seulement pour des motivations terroristes.
Crédit photo : Pixabay (CC0) (photo d’illustration)
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