Décidément, l’heure des grandes manifestations pour la Réunification administrative de la Bretagne, avec plus de 10 000 manifestants dans les rues de Nantes semble révolue. Ce samedi à peine 1 400 personnes (4000 selon les organisateurs, 1 200 selon la police dont 50 radicaux) ont manifesté dans Nantes.
Fait curieux, ils ont pu remonter la rue de Strasbourg – en raison de la faiblesse de leurs effectifs, mais aussi de la fête foraine et du chantier devant la Préfecture, dont l’extrême gauche a envisagé un instant de profiter avant de renoncer faute de temps et d’effectif.
Lancée à l’appel du collectif 44=BZH, sorte de parasitisme de la cause bretonne par une extrême gauche pourtant internationaliste et de l’UDB, la manifestation a peiné à sortir des postures, entre jeunes gauchistes et retraités sympathiques avec binious et drapeaux montés sur des cannes à pêche.
Pendant ce temps Bretagne réunie qui a boudé cette manifestation se concentre sur la pétition pour un référendum sur le retour de la Loire-Atlantique en Bretagne; celle-ci a réuni 80 000 signatures en 44 et largement dépassé le champ assez restreint du mouvement breton politique (Emsav).
Tandis que la tête de la manifestation composée de militants d’extrême gauche défilait sous des drapeaux du Rojava (alliés de l’impérialisme américain en Syrie), LGBT et anarchiste en scandant « Bretagne ouverte et solidaire », « Breizh antifa » et d’autres slogans, nombre de nantais étaient dubitatifs.
« Je doute que voir ces jeunes avec leurs fumigènes, qui cassent et taguent régulièrement la ville, sous des drapeaux anars encouragera les nantais à vouloir la réunification », relève Yvon. « Si c’est pour devoir subventionner des espèces de zadistes qui ne font rien de leur journée, la réunification c’est non », s’élève Lise.
Cependant le corps de la manifestation, calme, en musique et essentiellement composé de retraités et de quelques familles, était plus apprécié. « Au moins ceux là ne cassent pas et font de la musique », reconnaissait un commerçant, « et sur le plan culturel ils ont raison ».
« Je viens pour défiler pour le retour en Bretagne, notre histoire et notre identité », expliquait un manifestant. « Cependant j’aurai aimé que nous soyons plus nombreux et unis entre composantes du mouvement breton », nuance un autre. « La manifestation c’est bien mais c’est une sorte de rendez-vous, elle ne changera pas grand chose », résume Nicolas, « on a plus de chances de faire avancer la cause de la réunification avec la pétition ».
Cette pétition lancée par l’association Bretagne Réunie, nous l’évoquions il y a quelques jours ! Elle est toujours téléchargeable en ligne ou demandable par courrier à :
Bretagne Réunie
BP 49032
44090 Nantes/Naoned cedex 1
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